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Le «Tigre» ne rugira plus

C’est un prédateur de nuit. Un solitaire, auquel on ne connaît pas d’attaches. Mais qui oserait l’approcher ? Son sens aigu du territoire le rend inabordable et malheur à qui s’aviserait de violer son espace : à coups de poings ou de couteau, il serait férocement repoussé… D’ailleurs, tous les clochards et les malfrats de Derb Soltane, Derb El Kébir, Hay Hassani, du quartier Oasis et du centre-ville de Casablanca le connaissent et l’évitent.
Sa vie commence au coucher du soleil, lorsqu’il part en chasse. Sans pitié, violent, cruel, bagarreur, il est connu sous le surnom du «Tigre». L’homme, appelons-le Saïd, est originaire de Safi et vit à Casablanca depuis trente ans. Saïd s’est engagé très tôt sur le chemin de la délinquance, en commençant par déserter l’école. Très vite, il est tombé dans la clochardisation pour ne plus en sortir. A Casablanca, il est devenu plus expérimenté et plus dur. Mais son expérience ne lui a pas permis d’échapper à la police. En 2000, il a été arrêté et traduit devant la justice, qui l’a jugé coupable de vol qualifié et condamné à trois ans de prison ferme. A cette réserve près que pour Saïd, la privation de liberté n’est pas vraiment une punition. Un rétrécissement du monde, à la rigueur. Mais pour le reste, il a vite retrouvé son instinct d’animal dominateur, qui s’arrange toujours pour faire respecter son statut et assouvir ses pulsions.
Trois ans plus tard, en 2003, le «Tigre» est libéré. Mais c’est pour retrouver, dès la porte de la prison, sa solitude : ni famille ni amis pour l’attendre à la sortie. C’est ainsi que la fatalité de la rue le reprend. Non loin de la gare ferroviaire de l’Oasis, il repère une passante. C’est une mère de famille qui rentre chez elle. Sous la menace d’un couteau qu’il vient d’acheter, il la déleste de son argent et de son téléphone cellulaire avant de la conduire vers un lieu retiré pour la violer. Première plainte. Contre Saïd, la traque est lancée. Pour lui, ce n’est que le début d’une longue série d’agressions contre des femmes dans la rue. Pour les enquêteurs, réduits pendant longtemps à suivre ses traces, le scénario s’installe, presque sans changements : presque à chaque fois que le « Tigre » attaque une femme ou une jeune fille, il lui arrachait son sac à main ou son téléphone portable avant de la violer. Le « Tigre » va encore plus loin. Loin de se satisfaire des passantes, il s’attaque également aux automobilistes. Sa cible : les femmes seules au volant de leur véhicule, à l’arrêt aux feux de circulation. C’est ainsi que contre lui, les plaintes se sont accumulées. Dix, vingt, trente, bientôt cinquante !
C’est cet homme que les policiers du district de Derb Soltane El Fida viennent dernièrement de mettre hors d’état de nuire.
Il a d’ailleurs été traduit devant la Cour d’appel de Casablanca, poursuivi pour multiples vols qualifiés avec récidive sous la menace de l’arme blanche, kidnapping, séquestration, viol et attentat à la pudeur sur mineure de 14 ans. Des accusations qui lui vaudront sans aucun doute une lourde peine, que ses victimes ont été nombreuses à souhaiter.

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