C’est un message rassurant qu’a voulu faire passer hier le ministre algérien délégué à l’Intérieur, Dahou Ould Kabilya, à la France qui s’inquiète sur la sécurité de ses ressortissants en Algérie.
En marge d’une réunion des ministres arabes de l’Intérieur, tenue mercredi 31 janvier à Tunis, le ministre algérien a déclaré que «l’organisation terroriste du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), alliée d’Al-Qaïda, est en voie d’être mise hors d’état de nuire en Algérie». Et il a même ajouté que ce groupe armé «ne constitue pas véritablement un danger pour les pays du Maghreb ni pour la France».
«Nous ne lui prêtons pas plus d’importance qu’il n’en a. Allié d’Al-Qaïda ou pas, c’est un mouvement qui tend à être éradiqué en totalité et ne pose pas de problèmes en terme de menace importante», a-t-il déclaré.
Minimisant la portée du ralliement du groupe à Al-Qaïda, M. Ould Kabilya a affirmé que «mis à part des messages de soutien verbal, il n’y a jamais eu, à notre connaissance, d’aide directe d’Al-Qaïda aux Algériens (du GSPC) ni sur le plan financier ni, logistique ou matériel».
En décembre dernier, une attaque, attribuée au GSPC avait visé un bus transportant des ressortissants étrangers. L’attentat, qui avait fait un mort et neuf blessés, s’est produit dans un quartier réputé pour être hautement sécurisé.
Dans ses propos, relayés par l’AFP, M. Ould Kabilya assure que les terroristes «pourraient décider de s’attaquer à un étranger, à un Américain ou à ce qu’ils considèrent comme étant leur ennemi, mais ce sera un acte isolé et nous avons pris les dispositions nécessaires pour que cela n’arrive pas».
M. Ould Kabilya a, en outre, écarté une menace du GSPC en France. Les services de renseignements français ne partagent pas cet avis et considèrent le groupe salafiste comme la «première menace terroriste» contre la France.
L’ambassade de France en Algérie a, d’ailleurs, renouvelé les consignes de grande prudence et de vigilance aux ressortissants français en Algérie, suite aux menaces du GSPC de s’en prendre aux intérêts français.
Dans un récent communiqué, repris mercredi par un journal algérien, l’ambassade fait référence à l’enregistrement vidéo attribué au GSPC qui contenait de nouvelles menaces contre les autorités algériennes, mais aussi contre les intérêts étrangers, notamment français. Rappelons que dans cette vidéo, mise en ligne sur un site fréquemment utilisé par des mouvements extrémistes islamistes, Abdel Kader Droukdel, l’actuel chef du GSPC a même invité les Algériens à s’en prendre aux Français et à leurs alliés.
Dans le cadre des mesures prises par les autorités françaises face à ce type de menaces, l’on rappelle que, selon «Le Figaro», l’Algérie aurait fourni à la France une liste de 2 629 Algériens détenus pour terrorisme et relâchés entre début mars et septembre 2006. Un document qui aurait été échangé contre la promesse d’un assouplissement de la délivrance de visas pour les pays européens de l’espace Schengen.
Les attentats se multiplient en Algérie
Un ancien officier de l’armée algérienne a échappé de justesse, mardi, à un attentat à la voiture piégée à Zemmouri, près de Boumerdès (50 km à l’est d’Alger), a rapporté, hier mercredi, la presse locale. Cet ex-officier, âgé de 41 ans, se trouvait au volant de sa voiture lorsqu’il a été surpris par l’explosion de son véhicule juste au moment où il se trouvait devant une station-service, ajoute la presse. La bombe, qui a été placée sous le châssis du véhicule, a été actionnée à distance. Il s’agit du premier attentat à la bombe perpétré à Zemmouri depuis le début de la nouvelle année.
À Boumerdès, une bombe a explosé et une autre désamorcée dans la forêt de Mezrana par des artificiers alertés suite à la première explosion qui n’a pas fait de victime. Les deux bombes visaient des militaires algériens qui opèrent souvent dans des opérations de ratissage dans cette région, haut-lieu des groupes armés qui s’en servent comme base arrière.