Société

Profession : vendeuse de Baghrir !

Voilà déjà treize ans que H’nia est vendeuse de «Baghrir». Tout a commencé en 1988. À l’approche du ramadan, une voisine était venue la voir, la suppliant de lui préparer une grande quantité de Baghrir. H’nia raconte qu’à l’époque, elle était réputée pour être l’une des rares femmes du quartier Sbata, qui réussissait ces crêpes traditionnelles. Trois jours plus tard, la voisine était venue demander la même chose. «Cette demande répétée et en grande quantité, mis la puce à l’oreille, surtout à ma soeur Radia» raconte-t-elle, «Elle s’est amusée à suivre notre voisine, jusqu’à Derb Ghallef, où elle vendait la marchandise». À la commande suivante, c’est Radia qui s’est chargée de négocier. H’nia et sa voisine sont ainsi devenues associées et se partageaient les gains. Lors du Ramadan suivant, la voisine était hospitalisée, Radia a proposé de vendre à sa place. Le commerce était très fructueux, mais un jour, Radia se fait agressée par son ex-époux qui lui a tout pris et l’a menacé de mort si jamais elle s’amusait à venir vendre le Baghrir. «Il voulait plutôt défendre les intérêts de sa nouvelle compagne qui, elle aussi, vendait du baghrir», confie H’nia en souriant timidement. En 1990, le mari de H’nia revenait de Libye, où il travaillait. H’nia a choisi alors un quartier loin pour éviter toute confrontation. Et c’est à Beauséjour qu’elle a décidé d’élire domicile tant pour commercer que pour habiter. «J’ai loué un appartement, il y a six ans et je pense que je vais l’acheter bientôt». Certes l’argent de l’appartement ne vient pas que de la vente de baghrir, mais celle-ci y est pour beaucoup. «Depuis le temps que je viens dans ce quartier, j’ai appris à le connaître, à connaître ses habitants, leurs habitudes et leurs goûts». «Ce qui m’intéresse aujourd’hui, ce ne sont pas les 6, 7 ou 8 dirhams du kilo de baghrir vendu à un client, mais plutôt sa connaissance et sa confiance», confie-t-elle tout heureuse.

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