Editorial

Petit bonjour

La déontologie c’est comme la confiture, moins on en a, plus on l’étale. Image connue. L’effet de cet étalage déontologique est plus visible dans la presse que dans les autres métiers à charte éthique. Mais dans la presse, ça frise souvent le ridicule. Une fois on met un bandeau noir «pudique» — hypocrite, forcément — sur les yeux de quelqu’un qui n’en demandait pas tant, tout en racontant des histoires insensées. Une autre fois, on met de la viande de suicidé à la Une — du filet de kamikaze, donc —  sans le moindre respect ni pour les végétariens ni pour les analphabètes. Le truc le plus drôle — le must déontologique — c’est l’usage absolutoire et intempestif du mot magique : «présumé». Cela peut donner, et c’est à peine une caricature, ça : «Le présumé terroriste Saâd Houssaïni a été déféré le présumé mardi par le présumé parquet général devant la présumée juge d’instruction de la présumée annexe à Salé de la présumée Cour d’appel de Rabat, a-t-on appris d’une présumée  source judiciaire.» Avec toutes ces précautions, nous ne sommes plus sûrs que le type est un terroriste dangereux en cavale depuis 2002 et qu’il est responsable d’une bonne partie de nos malheurs pas présumés du tout. Maintenant, on va lui faire un présumé procès, lui infliger une présumée condamnation, ensuite, lui filer une présumée grâce jusqu’au jour où il refera un présumé attentat etc…

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