Chroniques

Hors-jeu : Blatter en colère

On accepte l’idée qu’une équipe sans valeur peut courir derrière l’argent, mais qu’une équipe de valeur cherche à s’enrichir davantage, on ne le lui pardonne pas. C’est l’impression qui résulte de la réaction du président de la Fédération internationale de football (FIFA). Récemment dans les colonnes du «Financial Times», Joseph blatter s’attaque directement à un groupe de grands clubs européens regroupés sous le nom de G 14 les accusant de cupidité et de néocolonialisme. Parmi les accusés figurent les Anglais d’arsenal et Manchester United, les Espagnols de FC Barcelone et du Real Madrid ainsi que les Allemands du Bayern de Munich et les Italiens de La Juventus et de l’AC Milan. Le motif d’accusation de blatter est basé sur une réclamation des clubs sus-cités pour obtenir de l’argent quand leurs joueurs participent aux phases finales de la Coupe du monde ou au Championnat d’Europe des Nations. Le président de la FIFA n’est pas près d’avaler que ces grands clubs, pourtant riches, continuent de se lamenter sur leur manque d’argent. Il trouve ce comportement malsain pour ne pas dire méprisable, de la part de clubs qui envoient des recruteurs faire des provisions de jeunes talents prometteurs en Afrique, en Amérique du sud et en Asie. Que laissent-ils à ceux qui ont pris la peine à les former ? s’interroge Joseph blatter. Où est passé le sens de la dignité et de l’intégrité dans un marché consacré de corps humains ? Demander de l’argent à la FIFA est inacceptable selon son président qui considère que les clubs se trompent de guichet. La FIFA est une association à but non lucratif, régie par la loi suisse et pas une multinationale prête à tout faire du fric…comme les grands clubs. D’ailleurs si ces clubs sont de plus en plus avides d’argent, c’est qu’ils ont des difficultés à payer les salaires exorbitants de leurs joueurs qui atteignent parfois 150 000 euros par semaine. S’ils ont maintenant de graves problèmes financiers, ils ne font que récolter ce qu’ils ont semé. Pour blatter, les clubs en question doivent s’adresser à leurs fédérations nationales. L’instance internationale quand elle amasse de l’argent lors de grandes compétitions, elle le redistribue aux fédérations. Entre deux coupes du monde, la FIFA partage 264 millions de dollars entre les 204 fédérations nationales, et au cours de la phase finale du Mondial, ce sont 335 millions de dollars en prix et en diverses dépenses qui vont directement aux bourses des fédérations des 32 pays participants. Ce qui revient à dire que c’est aux fédérations de décider comment elles dépensent cet argent et non la FIFA. L’argumentation est aussi tranchante qu’imparable. De ce fait, le président de la FIFA considère que les grands clubs européens se comportent comme des néocolonialistes pour lesquels l’héritage culturel n’a aucune importance. Ils commettent un viol socio-économique en dérobant les meilleurs joueurs aux pays en voie de développement. Si toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire, il y en a d’autres, en plus grand nombre, qui ne sont pas meilleures à entendre.

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