La maturité avec laquelle la population de Casablanca a répondu aux dernières convulsions terroristes est exceptionnelle. Si l’objectif numéro un d’une action terroriste quelconque est d’installer la panique, on peut dire sans risque de se tromper, que chez nous, cet objectif n’a pas été atteint. La vie a continué à prévaloir, avec ses droits, ses enthousiasmes et ses respirations ordinaires. Le cours des activités n’a pas cessé ou faibli. Et toutes les communautés qui font cette grande métropole, dans leur pluralité et dans leur cohésion, ont continué à agir et à poursuivre les objectifs qui sont les leurs. Le terrorisme — et c’est son but ultime — ne les a pas détournées de la vie. Il est juste de constater qu’à travers le monde, le phénomène terroriste s’est banalisé. Et que notre pays rentre, désormais de plain-pied, dans cette sphère où il faut tenir compte, constamment et sérieusement, du risque terroriste. Mais il serait imprudent, voire suicidaire pour une société, de s’habituer à la violence, à la détresse et au désespoir des siens. La lutte est en effet multiforme. Elle est d’abord sécuritaire. Elle est, non pas ensuite, mais concomitamment, socio-économique. On peut affirmer — et c’est ce qui, manifestement, isole, aujourd’hui, le fait terroriste de la société — que sur ces deux fronts, le Maroc avance. Il tient, avec courage et sacrifice, et même avec des moyens modestes, la ligne de front sécuritaire. Et il soutient, brillamment, la croissance économique et le développement humain. À côté de cela, le chantier de la démocratie et des libertés progresse, notablement. Et le choix fait de la modernité, sert, justement, de bouclier durable contre l’obscurantisme et l’intégrisme sous toutes ses déclinaisons, même les plus «institutionnalisées». Quand on dit que le Maroc est visé, il faut bien comprendre, et cela est devenu une évidence, que ce sont ces acquis-là qui sont spécifiquement visés, notamment, par le terrorisme intégriste.