Chroniques

Post-scriptum : Finkoum ?

© D.R

Face au terrorisme : l’Etat; la police, les citoyens ! Grâce à Dieu, ce trio fonctionne en harmonie et c’est ainsi que Casablanca et notre pays ont pu échapper au pire !
Une mention toute particulière doit être faite pour les différents services de police qui font preuve d’une grande abnégation pour notre propre sécurité : feu Si Mohamed Zinbiba l’a payé de sa vie et à lui doit aller toute notre reconnaissance.
Pourtant un chaînon semble, de façon étrange, absent de cette mobilisation ou en tout cas bizarrement silencieux, je veux parler de nos intellectuels, de nos «penseurs», de ces «grandes plumes» promptes à s’exprimer, d’une grande partie de la fameuse «société civile», dont nous serions en droit d’attendre des prises de position courageuses, audibles et solidaires. Non pas tant dans les journaux ou sur les différents plateaux de télévision, mais bel et bien sur le terrain, au cœur de la population. Il est clair que celle-ci fait preuve d’une belle maturité mais ne serait-il pas judicieux que notre élite intellectuelle, politique, associative… aille faire preuve de militantisme au sein de nos quartiers: en organisant des rencontres dans les maisons de jeunes, en montant des débats avec les associations, en allant parler dans les facultés, les lycées, les collèges… allons-nous laisser notre jeunesse seule face aux fabricants de kamikazes, aux faiseurs de violence ? N’est-il pas urgent d’entourer nos jeunes d’un cordon sanitaire ?
Finkoum ? Car il est clair que cette partie de la lutte contre l’obscurantisme, contre la violence, nous revient à nous ! La police, les services de sécurité, les forces de l’ordre font leur travail et il porte ses fruits mais là encore, il ne peut s’agir d’un face-à-face solitaire entre l’Etat et le terrorisme, chacun de nous a un rôle à jouer et nous devons impérativement nous sentir tous concernés, tous responsables dans cette guerre —car c’est bien d’une guerre qu’il s’agit— contre le terrorisme.
J’ai participé à un débat à la faculté de Ben M’Sick ce vendredi et j’ai pu constater à quel point nos étudiants étaient avides de discussions, j’ai aussi assisté à une rencontre au cours de laquelle Omar Dahbi a parlé du terrorisme avec une cinquantaine de jeunes militants associatifs venus de différents quartiers de Casablanca. Pendant 2 heures, ils sont restés attentifs, posant de nombreuses questions, là encore il était patent qu’ils étaient en manque d’éclaircissements, d’explications…
Finkoum, donc, puisqu’il devient évident qu’une partie de la guerre contre le terrorisme se livre au sein des quartiers populaires là où les «recruteurs de la mort» s’activent à embrigader. Aller à la rencontre de la population, de la jeunesse, là où elle vit est un signe fort qu’il nous faut donner pour semer des «graines de citoyens» là où d’autres récoltent des «graines de violence». C’est aussi un défi vital qui nous, qui vous est lancé : politiques, intellectuels, société civile, «élite»… faire vivre notre projet de société et pour cela, le porter, le défendre là où il le faut : sur le terrain.

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