La Bourse électronique américaine Nasdaq va prendre pied en Europe en achetant pour 3,7 milliards de dollars l’opérateur boursier nordique OMX, une opération amicale qui renforce la concentration boursière mondiale et crée la deuxième place boursière mondiale. Le groupe, baptisé Nasdaq OMX Group, sera dirigé par Robert Greifeld, l’actuel P-DG de Nasdaq, et aura une capitalisation boursière de 7,1 milliards de dollars, précise le communiqué. Le Nasdaq a proposé une offre mixte avec l’équivalent de 208,10 couronnes suédoises par titre, qui valorise OMX à 3,7 milliards de dollars (25,1 milliards de couronnes suédoises, 2,7 milliards d’euros), soit une prime de 19% sur son cours du 23 mai, selon un communiqué.
L’opération, qui doit être finalisée au dernier trimestre de l’année, permet à Nasdaq de s’affirmer hors des frontières des Etats-Unis après l’échec en février de sa tentative de rachat du London Stock Exchange. Nasdaq- OMX deviendra la 2ème place boursière en terme de capitalisation boursière cumulée des entreprises cotées, derrière Nyse Euronext, qui réunit la Bourse paneuropéenne et la Bourse de New York, et devant Tokyo. Le groupe américain met la main sur une place boursière bien organisée qui a déjà consolidé le secteur dans la région. Il bénéficiera d’un portefeuille de produits de qualité, se développera dans les dérivés, son point faible, et pourra proposer la cotation de titres à l’international.
Des valeurs comme Nokia, Ericsson ou H&M, Scania et Electrolux sont cotées à Stockholm ou Helsinki. «Cette fusion semble tout à fait logique et plus facile à réaliser que celle du Nyse et d’Euronext , les deux Bourses ayant des modèles très similaires (des carnets de commandes électroniques et non pas un parquet comme le Nyse)», a commenté Octavio Marenzi, P-DG du cabinet de gestion Celent. «Ce n’était certainement pas le premier choix de Nasdaq, peut-être un choix par défaut, mais on observe de plus en plus de pressions financières pour ce type de fusion», a-t-il jugé. Les places financières se sont en effet lancées depuis quelques années dans une gigantesque course à la concentration pour réduire leurs coûts de transactions et attirer toujours plus de capitaux et d’entreprises. «C’est une diversification géographique en termes de catégories d’actifs, qui nous place au centre du véritable enjeu des places boursières: la technologie», a martelé Bob Greifeld, qui deviendra P-DG de l’ensemble, lors d’une conférence téléphonique.













