Culture

Cinéma : Silence, on tourne à Casablanca !

Les Casablancais l’ont certainement remarqué, par coïncidence, bien entendu. Des barrières dressées par la police interdisant l’accès à des rues et à des avenues.
Il y a quelques jours, les automobilistes n’avaient pas le droit d’emprunter la rue Abderrahman Sahraoui, ensuite, c’était au tour du boulevard Mohammed V et, en ce moment, c’est le quartier Polo qui est concerné. Non, pas de chantier ou de travaux en cours, même si Casablanca en connaît un très grand nombre. Il s’agit, en fait, de cinéma. Des projecteurs, des caméras, de vieux modèles de voitures datant des années 50, l’ancien drapeau iranien représentant le lion et le soleil. Pas de doute, ça doit être, diriez-vous, un film qui relate l’histoire de l’Iran. Et vous n’avez pas tord, puisque c’est le cas. Depuis quatre semaines déjà, Casablanca sert de décor au long-métrage « Summer 1953 » de la réalisatrice iranienne de grand talent Shirin Neshat. Cette dernière y dresse la rétrospective d’une période-charnière de l’histoire de son pays et plus exactement les événements qui s’y sont produits, suite au bras de fer entre le Premier ministre, Mohammed Mossadegh, et le Shah. Le premier défendait la politique de nationalisation de l’industrie du pétrole en organisant des activités dans l’objectif de soutenir le droit du pays à ses ressources naturelles. Le second, par contre, aspirait à privatiser l’or noir iranien.
Alors, oui, du silence, s’il vous plaît, parce qu’on tourne un film qui fera certainement parler de lui ! Sur le terrain, une équipe de techniciens gigantesque, de grand calibre est là pour assurer le bon déroulement de ce travail minutieux du son et de l’image. «Nous avons, pour l’instant, 58 techniciens marocains sur le tournage et nous pourrions, dans les prochains jours, augmenter ce nombre à 70, si nécessaire», souligne le régisseur général, Driss Laraki. Question de professionnalisme des techniciens surtout, c’est l’une des raisons principales du choix du tournage à Casablanca, nous assure M. Laraki. Il ne faut pas oublier non plus que la métropole est, également, dotée d’une architecture art-déco qui correspond parfaitement aux besoins du film : des similitudes avec Téhéran.
«Nous travaillons doublement pendant la journée du dimanche afin que le tournage ne perturbe pas trop la circulation au sein de la ville», explique le régisseur général. Onze heures d’affilée et même plus, parfois. Le staff, composé, aux côtés des Marocains, de techniciens allemands et autrichiens, doit achever le tournage en huit semaines en tout et pour tout. Le projet est donc à mi-chemin de la ligne d’arrivée. Assurer une régie impeccable représente, dans cet objectif, une condition sine qua non. Dans les métiers du cinéma, le régisseur général est responsable de l’organisation matérielle et logistique du tournage. Concrètement, cela veut dire la préparation du terrain, le repérage des décors, la demande des autorisations auprès des autorités locales (wilaya, police…), l’organisation des accès et stationnement des véhicules techniques (camion, machinerie, éclairage, loges, cantine…). Et, pendant le tournage, le régisseur général assure la coordination des diverses opérations prévues au plan du travail et autres plannings… Un travail pratique dont dépend, vous l’aurez compris, la réussite du tournage. Les mains invisibles ont du pain sur la planche !

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