24 heures

Affaire Nichane-TelQuel : Le parquet poursuit Reda Benchemsi pour manquement au respect dû au Roi

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Reda Benchemsi devra répondre de l’inculpation de «manquement au respect dû à la personne du Roi», lors de son procès qui s’ouvrira le 24 août. Le directeur des magazines Tel Quel et Nichane a été confronté à cette charge, lundi, par le parquet du tribunal de première instance de Casablanca, vingt-quatre heures après son interrogatoire par les services de la Police judiciaire de Casablanca. Le motif qui a été derrière l’engagement de cette poursuite judiciaire : un éditorial publié dans le numéro 113-114 de Tel Quel, qui a été saisi le week-end dernier ainsi que le magazine Nichane sur une décision du Premier ministre. Un communiqué de la primature, rendu public samedi dernier, avait reproché à l’éditorialiste des propos constituant «un manquement au respect dû à Sa Majesté le Roi». Le même communiqué avait également pointé du doigt Nichane, versant arabophone du groupe Tel Quel, pour avoir publié dans son édition du week-end des articles jugés attentatoires à l’Islam. Le contenu des articles publiés dans un dossier intitulé «Le sexe dans la culture islamique» comporte des expressions «allant à l’encontre des bonnes mœurs et de la morale publique».  Mais aucune poursuite n’a été engagée contre Nichane pour le dossier en question, lequel a été illustré de tableaux de peinture et accompagné de citations de poètes arabo-musulmans sur la sexualité. Ainsi,  Reda Benchemsi sera poursuivi pour son éditorial.  Le directeur des deux magazines se présentera sur convocation directe à son procès, qui s’ouvrira le 24 août. Evoquant ce procès, M. Benchemsi, a indiqué qu’il s’agit d’une «offensive généralisée contre la presse», dans une allusion au procès engagé notamment contre l’hebdomadaire «Alwatane Alane». «Même s’il s’agit de cas différents, nous assistons à une offensive généralisée contre la presse menée par les autorités», a-t-il déclaré à l’AFP. Réagissant à la saisie des deux derniers numéros de Tel Quel et Nichane, le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) a précisé dans un récent communiqué que cette décision «n’était aucunement justifiée». D’après le SNPM, l’éditorial en question  n’a pas porté atteinte à la personne du Roi, «malgré son analyse critique du contenu du discours Royal, dans le cadre de la liberté d’expression».
Le gouvernement avait indiqué en fin de semaine qu’il «demeurera respectueux des décisions et jugements rendus par la justice dans le cadre de ses prérogatives et du strict respect de l’indépendance de la magistrature». En janvier 2007, le tribunal de première instance de Casablanca avait poursuivi deux journalistes du magazine Nichane, Driss Ksikes et Sanaâ El Aji. Ces derniers avaient été condamnés à trois ans de prison avec sursis et une amende de 80. 000 dirhams pour atteinte au Roi, à l’Islam et à la morale publique. Le magazine avait publié fin 2006 un dossier intitulé «Comment les Marocains rient de la religion, du sexe et de la politique».

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