Société

Un intégriste hors du commun

Hanane croyait que son frère regarde un film égyptien anti-islamiste au deuxième étage de son domicile à Hay Farah,Casablanca. Mais loin de là. C’est sa voix qui crie hautement : »Allahou Akbar (Dieu est grand) Allahou Akbar… ». Son coeur bat fortement. Elle dégringole du troisième étage vers le deuxième au point qu’elle glisse à la neuvième marche. C’est horrible,affreux,atroce ce qu’elle a vu. Elle ne supporte pas cette scène. Une image frappante, dépasse la réalité. Elle s’effondre comme un château de cartes. Son père étendu par terre, gisant dans une marée de sang avec sa djellaba marron et son tarbouche national jeté près de lui. Son frère, barbu et sans moustache, vêtu d’une gandoura blanche et des sandales en cuir à ses pieds, se plante près de lui, un couteau à la main. Lorsqu’il l’a vue il repris son hurlement : »Allahou Akbar…Allahou Akbar, j’ai gagné le Paradis parce que j’ai tué l’athée… ». Quelques minutes plus tard, il se calme, pose le couteau avec un grand sourire à la bouche. Il se comporte comme un héros qui a gagné une grande bataille. Hanane repris son souffle, se met debout et sort de la maison sans savoir ce qu’elle doit faire. Sa mère n’était pas au domicile. Elle avise les voisins les plus proches qui ont appelé la police et la protection civile. Le père est évacué aux urgences et le frère au commissariat. La soeur pleure encore avec une hystérie cette fois. Sa mère la rejoint. Elle tente de la calmer sans pouvoir tenir ses larmes. « Oui je l’ai tué parce qu’il était athée »a-t-il dit, à la police. Ahmed, dix-neuf ans, pieux depuis son enfance. Il fait sa prière, il n’oublie presque rien des préceptes de l’Islam et tente de les imposer à sa famille. « Tu dois porter le voile », ordonne à sa soeur Hanane. Elle refuse, elle ne veut pas obtempérer à ses ordres. Ses parents la soutiennent. « Laisse ta soeur tranquille,lorsqu’elle veut porter le voile elle le portera sans toi, elle est majeure et sait ce qu’elle fait », lui dit son père. Hamid n’entend personne. À la place du cerveau, il a une pierre dans sa tête. Il la menace de meurtre. À chaque fois que son père Abdelkhalek, quarante-deux ans intervient pour l’empêcher, Hamid refuse qu’on discute avec lui sa conviction.Il passe tout les Journée du 25 juin avec son père dans le commerce qu’il tient à souk koréa. Dix-sept heures. Il retourne à son domicile, prend ses vêtements, se rend au bain maure. Dix-huit heures, il regagne sa maison, se renferme dans une chambre au deuxième étage, lit le Coran. Dix-neuf heures trente, son père rentre. Hamid prend un couteau de la cuisine, retourne à la chambre, éteint la lumière et attend. Le père atteint le seuil de la chambre et un coup de couteau le surpris sur le cou. Le père tombe. Hamid crie : « Allahou Akbar… Allahou Akbar… ». Devant la cour de la Chambre criminelle près la cour d’appel de Casablanca, il ne se souvient de quoi que ce soit. Soumis à une expertise médicale, il s’est avéré irresponsable de ses actes au moment des faits parce qu’il souffre des troubles mentaux. La Cour a ordonné son internement à l’hôpital psychiatrique de Tit Mellil.

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