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Cadrage : L’escalade

Les Israéliens ont franchi le Rubicon. Et ils agissent maintenant à visage découvert dans la guerre qu’ils mènent contre les Palestiniens. Sharon a pris pour prétexte les deux attentats -condamnables à tous égards -de Jérusalem et Haïfa pour montrer de quoi il est capable. Capable de menacer physiquement Yasser Arafat, qui n’est plus -à ses yeux, il ne l’a jamais été -, un interlocuteur pour les Israéliens. Alors, on décide de lui casser son avion, ses hélicoptères et de faire des misères à la piste de l’aéroport de Gaza. Arafat, dont la marge de manoeuvre est pratiquement inexistante, demande la tenue urgente d’un Sommet de l’Organisation de la Conférence islamique. En réduisant sa marge de manoeuvre politique, on veut également lui réduire sa liberté de mouvement. Celle-ci était de toute façon soumise au bon vouloir de Tel-Aviv. Tout cela agrémenté de quelques missiles tirés depuis les hélicoptères Apache, qui ont fait des morts et semé la terreur parmi les populations palestiniennes. Celles-ci n’avaient jamais atteint un tel degré de frustrations. Privations, humiliations, terreur, misère. Voilà à quoi se résume le lot quotidien de ce peuple qui n’en peut,mais…Or, tout un chacun connaît la loi du retour de manivelle. Et pour dire les choses en termes simples : les Palestiniens qui commettent des attentats sont des personnes qui n’ont plus rien à perdre. Même pas la vie, car ce n’en est pas une. Et ce ne sont pas ces bombardements qui arrêteront l’Intifada. Celle-ci se nourrit de multiples causes, à commencer par la revendication nationale légitime du peuple palestinien. Des causes évidentes au point qu’elles en deviennent invisibles. D’un autre côté, nous avons un pouvoir israélien cherchant à tout prix à faire l’amalgame entre ce qui se passe actuellement dans les territoires et les événements du 11 septembre. Effort vain, parce que trop énorme. Appuyé par les Américains, Sharon n’arrête pas de postillonner que c’est Arafat qui porte la responsabilité de ces raids. Israël se chargeant, pour sa part, de qualifier l’autorité palestinienne d’«entité de soutien au terrorisme». Une réaction que Shimon Perès, le ministre des Affaires étrangères n’a pas voulu prendre à son compte. Manoeuvre politicienne? Voire. Ce ne sont pas les états d’âmes des politiques israéliens qui régleront quoi que ce soit au problème des Palestiniens. Lesquels ont depuis quelque temps pris en main leur destin.

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