Il y avait les 7 hommes de Marrakech — les 7 saints présumés — maintenant, il y a les 7 femmes du gouvernement Abbas El Fassi. C’est une bonne chose. Dans la tradition maraboutique marocaine, chaque saint a des vertus thérapeutiques proclamées. Il y a une sorte de consensus symbolique sur la performance du saint dans des pathologies identifiées et des domaines médicaux précis. C’est la foi absolue en ces vertus médicinales qui constitue le préalable à la guérison. Je ne vais pas ici — vous vous en doutez!— accoler à chaque femme ministre un domaine de guérison particulier. Cela ne se fait pas. Et n’est pas rebouteux qui veut. Il faut, juste, espérer que nos 7 femmes aient, suffisamment, de génie pour vaincre les maux — les nôtres — qu’elles sont, officiellement, chargées de soigner au sein du gouvernement. Exorciser les départements ministériels, sortir les vieux démons, purifier les esprits, déraciner le malin, désataniser les textes, traquer le diable — prince des ténèbres — qui, chez nous plus qu’ailleurs, se cache toujours dans les détails etc. Les sept saintes ne seront pas de trop. Le fait pour une femme d’entrer en politique ne fait pas, forcément, d’elle une Sainte Nitouche.