ALM : Quelle analyse faites-vous de la visite du Roi d’Espagne Juan Carlos aux présides occupés Sebta et Melillia?
Khalid Naciri : Le gouvernement s’est déjà exprimé solennellement après que les médias espagnols aient rapporté cette nouvelle. La tonalité fondamentale en est le rejet et la réprobation.
Nous étions en droit d’attendre une réaction positive de la partie espagnole qui avait toute latitude à éliminer cette visite inopportune afin de préserver et les sentiments du peuple marocain et l’avenir d’une relation bilatérale solide. Le maintien de la visite nous a choqués et nous n’avions d’autre possibilité que d’exprimer notre grande colère par le rappel de notre ambassadeur pour consultation.
Le gouvernement envisage-t-il d’autres mesures pour marquer davantage sa réprobation ?
D’autres mesures ne sont pas à exclure même si nous souhaitons que le gouvernement espagnol confortera la démarche marocaine de préservation de l’amitié et de la coopération entre nos deux pays. En tout cas, pour l’heure, la balle est dans le camp espagnol.
Que pensez-vous du timing de cette visite ?
Nous osons espérer que ce timing n’a pas délibérément choisi la date du 6 novembre qui pour nous Marocains a une signification symbolique et politique éminente.
La finalité électoraliste de cette visite n’est pas à exclure, et je trouve que cette hypothèse est lamentable. Parce que faire de la surenchère nationale au détriment d’une vision géopolitique sereine, ce n’est pas de la haute politique.
Je regrette qu’aussi bien la droite que la gauche espagnole ait une propension affirmée à flatter des sentiments nationalistes obsolètes. Parce que la présence espagnole à Sebta et Melillia est une incongruité coloniale.