Société

Autisme : Les parents souffrent en silence

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L’autisme est un problème de santé très sérieux auquel on n’accorde pas assez d’importance. Et pourtant il touche toutes les couches sociales et n’a pas de frontière. D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’autisme touche 10 enfants sur 10.000 dans tous les pays et les milieux sociaux.
«Au Maroc, ils sont près de 200.000 cas, dont 70 000 enfants», déclare à ALM M’Hammed Sajidi, président de l’association  Léa pour Samy avant d’ajouter que «ce phénomène ressemble, désormais, à une épidémie et devient, de ce fait, un problème de santé publique. C’est la raison pour  laquelle il est urgent d’intervenir».  Mais comment lutter contre l’autisme alors que les moyens font défaut, se demande-t-on au sein des associations. Les parents n’ont d’autre choix que de prendre en charge leurs enfants. C’est précisément pour cette raison que l’association Léa pour Samy agit pour responsabiliser les pouvoirs publics sur l’avenir des enfants autistes. «Face à ce problème majeur, il est navrant de constater que l’Etat est totalement absent», regrette M. Sajidi. A en croire ce dernier, il n’y a eu aucun changement majeur dans le traitement de l’autisme au Maroc alors que l’Etat a le devoir de mettre en place les moyens techniques et financiers pour l’éducation, comme le stipulent les lois marocaines et internationales. L’intégration scolaire, la formation du corps médical et des équipes éducatives constituent les priorités majeures.
Les professionnels du corps médical doivent être formés aux outils du dépistage précoce qui est une nécessité dans ce cas. Ils doivent, ainsi, maîtriser les outils de diagnostic et être en mesure d’orienter le patient vers des médecins compétents si un retard de développement apparaît. «Au Maroc, il y a un manque de compétence concernant le dépistage». Un diagnostic clair n’est pas à la portée de la majorité des praticiens marocains. Les parents sont même confrontés à des recommandations parfois contradictoires. Souvent dirigés vers des pédiatres, neurologues, pédopsychiatres, les parents éprouvent d’importantes difficultés à trouver des explications concernant les symptômes dont souffrent leurs enfants, d’après M. Sajidi.
Contactée par ALM, Nouzha Skalli, la ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité a affirmé que «des actions sont envisagées pour régler la situation» sans donner de détail pour le moment. L’association Léa pour Samy mène un travail de longue haleine pour faire en sorte que les droits des enfants autistes soient respectés et que des dispositions éducatives et sanitaires soient entreprises pour assurer leurs prises en charge et leur avenir. Pour preuve, les villes de Casablanca, Rabat, Salé, El Jadida, Marrakech, Agadir, Meknès, Fès et Oujda ont vu la naissance de classes spécialisées dans l’éducation de ces enfants atteints de ce handicap particulier. Plus d’une quinzaine d’associations opérant dans l’autisme ont été créées et ce chiffre devrait augmenter pour  atteindre une centaine d’ici 2008, selon les estimations de l’association. Des enfants autistes bénéficient d’éducation spécialisée grâce à des relais locaux (antennes et associations).

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