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Humilié, il assassine son meilleur ami

Salle d’audience de la chambre criminelle de la Cour d’appel de Casablanca. Une dizaine de mis en cause s’installent au banc des accusés. Les larmes aux yeux, une femme en djellaba grise se tient debout. Ses deux enfants, Manal, 10 ans, et Chouaïb, 7 ans, s’assoient près d’elle. Manal commence à pleurer à haute voix. Un policier demande à la mère de la calmer avant l’ouverture du procès. Elle y arrive difficilement. Son mari, Abdelali, est parmi les mis en cause. Il est accusé de coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner, de vol et d’ivresse.
Chômeur, il ne s’inquiétait guère de son foyer. Abdelali n’avait qu’un seul souci : sa dose quotidienne de vin rouge. Et pour s’assurer ce plaisir, la fin justifie les moyens. Il n’hésitait pas à subtiliser de l’argent à sa femme, à la maltraiter, s’il le faut, pour en avoir. En silence, elle subissait ce calvaire. Elle avait pris en charge les besoins de sa famille en travaillant dans les maisons comme femme de ménage, contre une somme d’argent dérisoire. Avant de se marier, Abdelali se débrouillait pour gagner sa vie, soit dans le commerce ambulant, soit en travaillant de temps en temps dans des sociétés où il ne passait que quelques mois. Ce qui l’a conduit au chômage.
Les magistrats font leur entrée dans la cour d’audience. Abdelali est appelé pour relater les faits. Il nie avoir eu l’intention de tuer son ami. Mobile de ce crime ?
Comme à l’accoutumée, les deux amis passaient des heures, assis dans un terrain vague. Ils s’enivraient et discutaient sans le moindre problème.
Le jour du drame, c’est l’ami d’Abdelali qui a payé les deux bouteilles qu’ils venaient de vider. Abdelali voulait encore boire d’autres verres, mais il n’avait pas d’argent. Il demande alors à son ami d’acheter une troisième bouteille. «Non, je veux rentrer chez moi !», lui lance-t-il.
Abdelali insistait et son ami maintenait son refus en le traitant de paresseux qui ne pense jamais à gagner sa vie et qui reste accroché à sa femme pour subvenir à ses besoins. Humilié, Abdelali a répondu aux insultes de son ami. Ce dernier l’a poussé. En un clin d’œil, Abdelali a sorti un couteau et asséné à son adversaire deux coups mortels. Il a, ensuite, fouillé ses poches et lui a volé un billet de cent dirhams avant de rentrer chez lui comme si rien ne s’était passé.
Le lendemain matin, la police s’est présentée chez lui pour l’arrêter. «Je l’ai frappé parce qu’il m’a humilié et je ne lui ai rien subtilisé», a-t-il dit devant la cour. Après délibération, Abdelali a été condamné à quinze ans de réclusion criminelle.

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