Culture

Exposition : «Mogador», la cité antique se dévoile

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Pour les amateurs des expositions, c’est le moment de prévoir un petit séjour à Essaouira. L’exposition du projet archéologique «Mogador 2007», qu’abrite Dar Souiri, ne fermera ses portes que le 31 décembre. L’objectif est de présenter au public les résultats préliminaires des fouilles en cours dans l’île de Mogador. Initiée par l’Institut national des sciences de l’archéologie et du patrimoine (INSAP) et le département de l’Institut allemand d’archéologie à Madrid, cette exposition s’inscrit dans le cadre du programme de fouilles archéologiques menées actuellement sur l’île de Mogador par une équipe scientifique multidisciplinaire maroco-allemande. Les premiers résultats de ces recherches conjointes seront communiqués l’année prochaine, selon les organisateurs qui, à cette occasion, ont souligné que les objets présentés dans le cadre de cette  exposition sont «un échantillonnage représentatif des trouvailles de la campagne de fouille 2007». Ainsi, des fragments d’amphores phéniciennes exposées donnent une idée sur l’économie et le commerce pratiqué à cette époque et dont la part essentielle  était tournée vers l’Espagne, estiment les promoteurs de cette initiative. Et de préciser que les recherches se concentrent dans la partie sud de l’île. Des amphores grecques ont été également découvertes de même que des assiettes, des jattes et des cruches qui révèlent des coutumes alimentaires de la population.
Les fouilles archéologiques menées dans l’île de Mogador, située à 800 m de  l’extrémité de la jetée ouest du port de la ville d’Essaouira, et classée Site d’intérêt biologique et écologique (SIBE) depuis 1980, ont permis d’autres découvertes. Il s’agit d’une centaine de graffitis phéniciens inscrits sur différents types de vases céramiques (plats, lampes, cruches et amphores) et datés des 7e et 6e siècles avant J.C.. Selon les chercheurs, ces textes passent pour les plus anciens témoignages écrits, connus jusqu’ici au Maroc et constituent la collection épigraphique la plus importante dans la Méditerranée occidentale. Interprétés généralement comme des marques de propriété, ces textes, formés  d’une ou de plusieurs lettres, comportent essentiellement des anthroponymes qui informent sur l’identité ethnique des marins et commerçants ayant fréquenté l’île. Les recherches archéologiques ont permis, par ailleurs, la découverte d’une importante inscription phénicienne gravée sur une lampe et comportant le texte  «l’shtrt» qui signifie «pour Astarté».
Le texte exprime un acte de dévotion, à savoir, une offrande (une lampe) destinée à la déesse Astarté. Unique, jusqu’ici à Mogador et au Maroc, cette inscription est le seul document qui informe explicitement sur les préoccupations religieuses des Phéniciens installés dans l’île de Mogador, connue également sous le nom de «Iles Purpuraires», puisque à l’époque du roi Juba II, une manufacture de pourpre gétule y a été fondée. L’île de Mogador renferme des vestiges importants des civilisations  préhistoriques et antiques qui l’ont traversée. Elle a suscité les premières fouilles dans les années 50, vu l’intérêt de la communauté  scientifique internationale.Les Phéniciens l’ont fréquentée à partir du 7-ème siècle avant J.C., les Mauritaniens et les Romains à partir du 1-er siècle après J.C. Au milieu du 18e siècle, l’archipel fut fortifié à  l’aide de six bastions de protection solidement bâtis en pierre de taille et  équipés de canons (17ème-18ème siècles).
L’île principale, dite île de Mogador, est divisée en deux parties très inégales, autour de laquelle la houle a découpé et isolé toute une série d’îlots.
Sur l’île principale, il y a, en outre, une mosquée ainsi qu’une prison  construite en 1897.

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