Faits-Divers

Le soutien trompé

Nul n’est censé ignorer la loi. Cet adage n’oblige certes pas tout le monde à connaître les textes réglementaires. Mais de là à ignorer ses droits et obligations, cela vaut la peine. Ce qui est arrivé à Abdeslam en est l’exemple. Quadragénaire, ce dernier est originaire d’un douar de la région de Khouribga. Père de famille, il a quitté son douar et sa famille pour venir s’installer dans la capitale économique.
Dans un bidonville, il a loué une baraque. Empruntant de l’argent, il est arrivé à acheter quelques marchandises et a commencé à les revendre dans la rue. Bref, Abdeslam est devenu marchand ambulant. Au fil des jours, il a commencé à se rendre aux différents souks hebdomadaires de la région casablancaise et de sa périphérie.
De temps en temps, il rendait visite à sa femme et ses deux enfants au douar. Lors d’une visite, en 2001, sa tante lui a demandé d’emmener avec lui son cousin Abdellah. Ce dernier qui en était à son seizième printemps venait de quitter l’école. Il était content de quitter son douar et venir découvrir la capitale économique.
Abdeslam n’a pas hésité à lui tendre sa main en l’emmenant avec lui et en lui aménageant un lieu dans sa baraque. Et Abdellah est devenu comme l’esclave, il n’avait pas le droit de s’opposer à quoi que se soit. Il obtempérait à tout ce que lui demandait son cousin. Outre l’accompagnement de son cousin Abdeslam aux souks hebdomadaires, il se chargeait de la préparation des repas, de l’aménagement de la baraque. Et il ne recevait que l’argent nécessaire pour se laver dans un bain maure.
Après une année, Abdeslam a commencé à lui verser des sommes hebdomadaires allant de cent à cent cinquante dirhams. Quatre ans plus tard, Abdellah s’est révolté contre la situation que son cousin lui imposait. Il a décidé de ne plus rester dépendant d’Abdeslam. Ce dernier l’a encouragé cette fois-ci et lui a prêté une somme de huit mille dirhams. Abdellah a acheté la marchandise et a commencé à sillonner les souks hebdomadaires. Quand il est arrivé à fructifier son propre capital, son cousin Abdeslam lui a demandé de lui remettre son argent. Abdellah a refusé catégoriquement. Abdeslam a porté plainte pour abus de confiance. Devant la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Casablanca, Abdellah a nié avoir reçu le moindre sou de son cousin.
Le tribunal l’a interrogé s’il avait contracté avec Abdeslam un document de reconnaissance de dette ou lui avoir remis de l’argent devant des témoins. La réponse était négative. En conséquence, le tribunal a acquitté Abdellah. Qui a raison et qui a tort ? Abdeslam ou Abdellah ? C’est à cette interrogation que la justice, en appel, doit répondre actuellement.

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