Editorial

Petit bonjour

La Cour d’appel de Tanger a confirmé son jugement dans la fumeuse affaire du prétendu «mariage gay» de Ksar El Kébir. Le principal accusé a écopé de 10 mois de prison. On ne sait plus s’il a trinqué pour «commerce illégal d’alcool» ou «homosexualité». Pour les deux, mon caporal ! Cette affaire a vu la justice servir du sang frais aux intégristes et à leurs relais homophobes qui réclamaient cette «offrande» à corps et à cris. Elle signe la fin de la sanctuarisation, par la loi, de la vie privée. La justice a dit son mot sur une fête dont toutes les caractéristiques, quelles que soient les «fetwas» hypocrites, relèvent du libre exercice de la liberté individuelle dans un cadre privatif. Quand la justice commence à veiller sur l’ordre moral dans les chambres à coucher, les salons, les fêtes familiales, les domiciles privés, cela porte un nom. C’est l’oppression. Quand la justice se mêle des relations privées entre adultes consentants qui assument leurs liens dans des espaces non-publics, cela a un nom, aussi. C’est l’asservissement. Le juge est, peut-être, indépendant mais le citoyen est libre. La vocation de la justice est de protéger la société contre toute dérive fasciste. Elle doit, également, protéger les libertés individuelles dans leur entièreté et non pas, comme dans ce triste cas, céder au chantage et à la pression illégitime des intégrismes. Face à cette intolérance exacerbée par la religion, Voltaire parlait d’infâme. Nous y sommes.

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