Economie

Les transferts des MRE restent sous-exploités

Au cours de l’année précédente, les MRE ont transféré 47,833 milliards de dirhams au pays. Soit une hausse de 15,1% par rapport à l’année 2006. Si le montant des transferts est en nette progression, l’impact, quant à lui, n’est pas en phase avec le rythme de croissance annuel des recettes.
Selon les experts du Centre Marocain de Conjoncture (CMC), l’impact des transferts sur le plan économique reste sous exploité.
« Il est en effet clair que le niveau de l’investissement productif des MRE demeure faible, notamment comparé à celui du pays d’accueil.  De plus, ces investissements sont généralement peu créateurs d’emplois et inégalement répartis sur le territoire », relève-t-on dans la dernière lettre du CMC.
Pour les observateurs de ce centre, le pays a pris progressivement conscience de ces enjeux et tente, par différents moyens, de maximiser la contribution des MRE au développement économique de leur pays d’origine et de leur région d’origine.
« Mais, pour cela, encore faut-il que l’Etat fasse le nécessaire en termes d’investissement public dans les régions les plus défavorisées dans la mesure où cela représente une condition nécessaire pour attirer l’investissement privé vers ces régions», s’interrogent-ils.
En effet, des mesures initiées par les pays d’accueil sont en cours de mise en place pour favoriser l’investissement des MRE au Maroc. À partir du mois d’avril prochain, la Caisse française d’épargne mettra en place un compte épargne codéveloppement (CEC). Ce compte est destiné à favoriser l’épargne chez tous les immigrés vivant à l’Hexagone et à financer des projets d’entreprises dans leurs pays d’origine.  Ainsi, les Marocains titulaires de ces comptes pourront déduire de leur revenu global les versements effectués sur leur compte, dans la limite annuelle de 25% du revenu net global du foyer et de 20.000 euros par personne le composant. Et les sommes déposées sur le compte ne pourront excéder 50.000 euros. Ce compte sera rémunéré à un taux encore non connu. Cet avantage fiscal est subordonné à la condition que les sommes épargnées soient effectivement investies au bénéfice du développement économique des pays concernés. 
Cette initiative vise également à réduire le taux des transferts informels de devises. « Afin de lutter contre les transferts informels et favoriser l’accès au crédit des MRE les plus démunis, il faudrait améliorer le maillage bancaire et le dispositif d’incitations à l’investissement en général, notamment dans les régions les plus défavorisées, mais qui sont souvent des régions à fort taux d’émigration », conseillent les experts
du CMC. Et de conclure :
«sans quoi, les entrepreneurs continueront d’investir dans les régions les plus riches possédant une forte capacité d’absorption des investissements, et cela au détriment des régions structurellement plus faibles ».

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