Société

Les victimes du Polisario en campagne à Washington

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Après avoir porté plainte auprès de la justice espagnole (fin décembre, Madrid), saisi Amnesty International (mi-février, Londres), l’Association des portés disparus au Polisario (APDP) vient de porter son combat, pour la première fois, aux Etats-Unis. Le président de l’APDP, Dahi Aguai, vient d’effectuer un voyage d’une semaine à Washington, ponctué de plusieurs entretiens avec, tour à tour, des responsables du département d’Etat, et d’ONG américaines, notamment Human Rights Watch (HRW). M. Aguai, qui s’est envolé pour Washington le 17 février, à la tête d’une importante délégation constituée de victimes du Polisario, n’avait pas caché, dans une déclaration à ALM, son «courroux» après la publication par HRW, en début janvier, d’un rapport jugé «biaisé» et «très partial» sur les droits de l’Homme au Sahara marocain. Dans une interview accordée à ALM, le 10 janvier dernier, par Mohamed Talib, ce membre du Conseil Royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS), avait réagi à ce rapport vigoureusement, en indiquant que «le timing choisi par HRW pour publier ce rapport, tombé au moment de la tenue du troisième round de négociations, les 7, 8 et 9 janvier, et l’appel de la même ONG pour exercer des pressions sur le Maroc, étaient suffisants à démontrer la partialité de HRW». «Human Rights Watch aurait mieux fait de s’intéresser à l’esclavage prévalant à Tindouf», avait déclaré M. Talib, qui avait été parmi les membres ayant accueilli la délégation de cette ONG, fin 2007 à Laâyoune. C’est, justement, cette doléance, partagée par les habitants des provinces sahariennes, que l’Association des portés disparus a transmise aux responsables de l’ONG américaine, lors d’une vaste campagne explicative entamée le 18 février dans la capitale fédérale des Etats-Unis. Lors de son voyage outre-Atlantique, la délégation de l’APDP a été reçue par le directeur du Moyen-Orient-Afrique du Nord à l’organisation Human Rights Watch, Eric Goldstein. A ce sujet, la délégation de M. Aguai a remis au responsable américain une lettre dénonçant «la partialité» de Human Rights Watch «qui ne fait aucune allusion, dans ses rapports, à la tragédie des victimes des tortionnaires des camps de Tindouf», dévoilant, preuves à l’appui, les abus de toutes sortes et les violations flagrantes commises par le Polisario à l’encontre de personnes dont le seul « délit » est de proclamer, haut et fort, leur attachement naturel à leur patrie, le Maroc. Human Rights Watch a passé sous silence, dans son rapport de janvier, les témoignages poignants livrés par des victimes de l’esclavage, pratiqué à Tindouf, dont celui de Soltana, 14 ans, et sa plainte, relayée largement par les médias espagnols, devant un tribunal de Murcia, déposée contre les tortionnaires du Polisario, dont l’ancien représentant de la chimérique RASD à Madrid, Brahim Ghali. HRW a gardé un silence, tout aussi insignifiant, sur les témoignages livrés, depuis l’été 2007, et suite à un voyage dans les camps de la honte, à Tindouf, par deux reporters australiens, en l’occurrence Daniel Falshaw et Violeta Ayala. Le même silence a été relevé au sujet du mépris pratiqué par le Polisario envers les femmes séquestrées : mariage forcé des filles mineures (13 ans), interdiction des moyens de contraception, et motivations sonnantes et trébuchantes pour les femmes enceintes perçues comme des machines à reproduction.
A ce vaste tableau noir, il faut ajouter les séquelles psychologiques et physiques que continuent de vivre, dans leur chair, les anciens détenus du Polisario. Les victimes du front, présents à Washington, ont attiré l’attention des responsables de HRW sur le fait que les pratiques de tortures, qu’ils ont subies dans les geôles de Tindouf, se déroulaient sous le regard des dirigeants du Polisario, dont certains figurent  parmi la délégation du front aux négociations sur le Sahara.
La délégation de l’APDP, qui comprend Rbiaa Zeuni, Mohamed Lkabch et Echouiaar Mohamed Mouloud, avait également tenu des réunions avec des responsables du département de Condoleezza Rice, dévoilant, en présence des victimes, la situation critique des droits de l’Homme à Tindouf et le vécu tragique des populations qui y vivent.

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