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Un accord de coalition entre l’opposition et le gouvernement

Les deux camps rivaux du gouvernement et l’opposition du Kenya sont parvenus, jeudi, à un accord de gouvernement de «coalition» pour tenter de sortir d’une crise sanglante secouant le pays depuis deux mois, a annoncé le médiateur de l’Union africaine, Kofi Annan.
«Nous sommes tombés d’accord sur un accord pour former une coalition. Nous avons un accord», a annoncé Annan à la presse à Nairobi à l’issue d’une rencontre avec le président kényan Mwai Kibaki et le chef de l’opposition Raila Odinga.
La signature de l’accord de gouvernement représentera une percée majeure dans les pourparlers entamés le 29 janvier entre les deux camps rivaux sous la médiation de Annan. Depuis quelques jours, ces pourparlers s’étaient enlisés, poussant Annan à les suspendre mardi.  Depuis mercredi, l’ancien secrétaire général de l’ONU a mené des négociations directes avec Kibaki et Odinga. Les pourparlers s’étaient concentrés depuis plusieurs jours sur la création d’un poste de Premier ministre, inexistant jusqu’à présent au Kenya et qui devrait revenir au parti de Odinga. Le Kenya est plongé depuis deux mois dans l’une de ses pires crises depuis l’indépendance en 1963, née de la contestation par Odinga de la réélection de Kibaki lors de la présidentielle du 27 décembre, entachée d’irrégularités selon les observateurs.
Plus de 1.500 personnes sont mortes dans les violences politico-ethniques qui ont suivi le scrutin, selon la police. Environ 300.000 ont été déplacées, selon la Croix-Rouge kényane.
Depuis jeudi matin, Annan, épaulé par le président de l’UA, Jakaya Kikwete, avait poursuivi ses négociations directes avec les deux rivaux pour les amener rapidement à un accord global de sortie de crise. Sur le terrain, des violences interethniques ont repris dans la nuit de mercredi à jeudi dans l’ouest du pays après une dizaine de jours de relative accalmie. Trois personnes sont mortes dans des affrontements qui ont éclaté dans la nuit à Molo, ville particulièrement affectée par les violences politico-ethniques, a déclaré le commandant de la police de la ville, Achesa Litabalia. En visite jeudi à Nakuru, capitale de la vallée du Rift, l’un des hauts responsables du Mouvement démocratique orange ODM, parti d’Odinga, William Ruto, a accusé la police kényane de «tentative systématique de persécuter et d’intimider des partisans de l’ODM dans la vallée du Rift» et «d’arrestations arbitraires de citoyens innoçents».  «L’intimidation et le harcèlement n’empêcheront pas les Kényans de réclamer leurs droits», a-t-il lancé à la presse.
La communauté internationale avait nettement haussé le ton à l’égard des dirigeants kényans au cours des deux derniers jours. A New York, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a déclaré mercredi qu’il exhortait «fermement les parties au processus national de dialogue et de réconciliation à prendre sans retard les mesures nécessaires pour trouver une solution à la crise actuelle».

• Alexis Okeowo (AFP)

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