Chroniques

Post-scriptum : «Abdes»

© D.R

«Abdes» est le diminutif de Abdessalam Ouaddou : célèbre pour son jeu et sa gentillesse Abdes fait partie de ces jeunes franco -marocains qui, issus de familles immigrées modestes, ont réussi dans le monde du sport en France, à force d’opiniâtreté. Ils ont pour noms Mustapha et Youssef Hadji, Hicham Arazi, Abdellatif Arazi… et ont toujours su allier leur  «francitude» et leur attachement profond au Maroc. Or ni l’un ni l’autre ne sont faciles…
Abdessalam Ouaddou  capitaine du Valenciennes FC a été victime, le 16 février dernier, de ce que tout jeune issu de l’immigration maghrébine a connu un jour ou l’autre en France, des insultes racistes. Véritablement blessé -à juste titre- Abdes est monté dans les gradins à la mi-temps, non pas pour cogner mais pour s’expliquer avec ce pseudo supporter. Or, conscient du rôle d’exemple, de symbole que joue un sportif  de son nivveau, il avoue aujourd’hui regretter son geste. C’est très noble de sa part car, après tout, il est resté très mesuré dans sa réaction.
Souvenons-nous du «coup de boule» de Zidane, lors d’une situation identique… et que dire du «dérapage» de Nicolas Sarkozy  face à un citoyen français qui refusait de lui serrer la main… Que Abdes regrette son geste, montre à quel point, il a une haute conscience de son rôle.
Or, ce dont a été victime Abdessalam Ouaddou est révélateur du mal profond qui traverse l’Europe en général : discrimination à l’embauche, discrimination au logement, «délit de faciès»…. Le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit et il faut le combattre partout et toujours.
Alors, bien sûr et c’est tant mieux, la presse marocaine a vivement réagi aux insultes dont a été victime Ouaddou, ce qui ne nous empêche cependant nullement de nous pencher sur le racisme qui sévit également dans notre pays, le Maroc.
Que dire, en effet, du commentaire d’un journaliste sportif qui parle des joueurs de l’équipe nationale, évoluant en Europe, en les qualifiant «d’étrangers»… ?
Que dire également de ce «racisme rampant» que connaissent tous les jeunes beurs lorsqu’ils rentrent au Maroc, pour des vacances ou pour y vivre : «Zmagria», Facances, Butagaz…» n’étant que la partie visible de ce rejet, qui rejaillit ici dans le vocabulaire.
Que dire du racisme dont sont victimes les Noirs dans notre pays, qu’ils soient marocains ou étrangers… ? N’y a-t-il pas également soupçon de racisme dans la façon dont, en ville, on traite les «Aroubis»…. ?
Bref, tout cela pour dire que notre pays est loin d’être exempt de cette tare qu’est le racisme et que malheureusement chez nous on le combat très peu, ou en tout cas très mal, ce racisme !
Pas de grande association qui en fasse son cheval de bataille, pas de grand débat su le sujet, très peu de prises de position… il serait temps que nous nous saisissions de ce problème à bras-le-corps car l’intolérance ne cesse de se manifester. Le racisme en est une manifestation odieuse.

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