Editorial

Petit bonjour

Le changement à la tête de l’ONA est un fait majeur qui ne peut passer inaperçu. Pour deux raisons. La première à cause du poids économique de cet holding marocain privé qui pèse près de 32,8 milliards de dirhams de chiffre d’affaires annuel, près de 16% du budget du pays. Ce n’est pas rien. Ensuite la deuxième raison, celle qui fait le plus «fantasmer» les observateurs économiques ou pas, à cause des  actionnaires de référence de cet holding. La famille royale sous une forme organisée et structurée à travers deux sociétés Regis  et Siger. Débarquer le président de cet ensemble par un communiqué explicite et cinglant qui rompt avec la langue de bois habituelle dans ce domaine est suffisamment nouveau et transparent pour être noté. Une nouvelle gouvernance. Le gars est cloué au pilori en public pour mauvaise gestion. Les détails livrés donnent un sens à cette exécution publique pour,  au mieux, une incompétence ou, au pire, une gabegie. Dans cet univers, chacune a un coût moral ou pénal, c’est selon la bonne disposition des actionnaires. On verra bien la suite. Les types en jouant à un loto nouveau – à qui perd perd — ont foutu en l’air 6 milliards de dirhams dans Wana, et ils réclament, sans sourciller, 5 autres milliards de dirhams pour récupérer les six engagés hasardeusement et probablement perdus. Tout cela sur la base d’un modèle économique magique, une martingale,  dont ils auraient seuls le secret. Cela fait plus de 15 ans que les ingénieurs ont le vent en poupe au Maroc. De la haute administration à la direction des grandes entreprises. Cette affaire vient, probablement, de clore cette séquence qui n’a que trop durer. Chacun doit se replier, désormais, sur son métier de base. Les ingénieurs, modestement, sur le terrain des chantiers. Et, naturellement, les économistes, les juristes, les financiers, les commerciaux, les managers, etc. sur leurs compétences distinctives.

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