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Arabes d’Israël : les exclus de la croissance

Victimes d’un taux de chômage et de pauvreté élevés, les Arabes d’Israël sont les laissés pour compte de la croissance économique la plus longue de l’histoire de l’Etat hébreu, qui célèbre jeudi son soixantième anniversaire.
Les 1,2 million d’Arabes israéliens n’ont guère profité des cinq années d’embellie économique marquée par une croissance de 23,5% et qui a permis de hisser Israël parmi les vingt pays les plus riches au monde. Plus de la moitié des familles arabes (54,8%) vivait en 2007 sous le seuil de pauvreté (environ 1.000 euros) par mois, contre 48,4% en 2003, selon un rapport du centre israélien Adva, pour «l’Egalité et la justice sociale». En comparaison, la moyenne pour l’ensemble de la population israélienne était de 20,5% pour la même période, selon les chiffres officiels. Par ailleurs, alors qu’Israël possède le taux de chômage le plus bas depuis 10 ans (7,3%), la population arabe connaît un taux de 10,9%. «La croissance soutenue de 2003 à 2007 ne bénéficie pas de la même manière à toute la population israélienne, même parmi les juifs. Mais pour la population arabe, on constate un recul économique», déclare à l’AFP Shlomo Svirski, le directeur du centre Adva.La pauvreté des familles arabes s’explique surtout, selon Amine Farès, économiste dans l’association Mossawa, par le «manque d’opportunités d’emploi dans les zones arabes». «Les familles arabes vivent dans des régions où les infrastructures sont moins développées. Il y a un besoin urgent d’investissements dans les écoles, les formations, les zones industrielles et les transports publics pour créer des emplois», précise-t-il. Selon un rapport de cette association, seul 5% du budget israélien annuel pour le développement et 3% du budget global de l’Etat sont affectés aux localités arabes alors que la population arabe représente 20% de la population totale. M. Svirski accuse ouvertement le gouvernement israélien et les milieux d’affaires de «négligence économique» dans les zones arabes. «Seuls 300 à 400 Arabes sont actifs dans le secteur de la haute technologie, sur les 400.000 employés», déplore M. Farès.
Parmi les plus touchés par cette absence de développement économique, figurent les femmes, dont seules 18% travaillent alors qu’un étudiant arabe sur deux à l’université est une femme, souligne l’association Mossawa.

• Hélène Sallon (AFP)

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