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Entre majorité et Hezbollah, les tensions sont vives

Des combats à l’arme lourde opposaient partisans du gouvernement et de l’opposition dimanche matin dans le nord du Liban, où les tensions restent vives malgré le début d’apaisement la veille dans le capitale. Une femme a été tuée lors de ces combats à Tripoli, la grande ville côtière du nord, et plusieurs personnes ont été blessées, a annoncé à l’AFP un responsable des services de sécurité. Quelque 7.000 personnes ont fui les accrochages, qui se produisent dans le nord de la ville, a-t-il dit. Les combats à la mitrailleuse et au lance-roquette, opposent des partisans sunnites de la majorité au pouvoir à Beyrouth et des Alaouites, branche dissidente des chiites, loyale au Hezbollah, soutenu par la Syrie et l’Iran. La veille, le Hezbollah et ses alliés de l’opposition avaient pourtant donné un signal de conciliation en commençant à retirer leurs combattants des quartiers ouest de Beyrouth conquis la veille, à l’appel de l’armée, à qui le gouvernement s’en est remis pour rétablir «la paix civile». L’armée avait annoncé qu’elle gelait les récentes décisions du gouvernement contre le Hezbollah, à l’origine de violences entre partisans de la majorité et de l’opposition qui ont fait depuis jeudi 37 morts, les pires depuis la fin de la guerre civile (1975-90).
«Le mouvement chiite Amal annonce que ses partisans ont commencé à se retirer des rues de Beyrouth», a déclaré un responsable de ce parti, allié du Hezbollah. Il a cependant ajouté que l’opposition poursuivrait son mouvement de «désobéissance civile». L’opposition avait investi vendredi l’ouest de Beyrouth, contrôlé en partie jusque-là par la majorité. Dans une adresse à la nation samedi, le Premier ministre Fouad Siniora a jugé que la démocratie avait été «poignardée au cœur » mais que l’Etat ne tomberait pas «face aux putschistes». «Je demande à l’armée d’imposer la sécurité (…) et de retirer les hommes armés de la rue immédiatement», a-t-il ajouté. L’armée a ainsi demandé à tous les hommes armés de se retirer des rues et a également, dans un souci d’équilibre, décidé que le chef de la sécurité de l’aéroport, Wafic Choukair, présenté comme un proche du Hezbollah et limogé par le gouvernement, resterait à son poste en attendant les résultats d’une enquête sur lui.
Par ailleurs, l’armée a dit qu’elle allait «étudier» le réseau de télécommunications du Hezbollah, sur lequel le gouvernement voulait enquêter. La formation chiite, qui estime que ce réseau est essentiel dans sa lutte contre Israël, avait qualifié de «déclaration de guerre» cette démarche gouvernementale, provoquant les combats meurtriers entre les deux camps. A un journaliste qui lui demandait si le gel de ces décisions ne constituait pas une humiliation pour la majorité, un de ses leaders, Walid Joumblatt, a dit qu’il était « dans l’intérêt de la préservation de la paix».

• Omar Ibrahim (AFP)

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