Chroniques

Label marocanité : L’homme tranquille

Quoi ? Lui l’homme noir qui, circonstance aggravante, exhale un zeste d’arôme musulman dans cette Amérique puritaine, bigote et obtuse, dominée, qu’elle est par le lobby juif ? Jamais ! Tels étaient les arguments des sceptiques.
Dans le même papier, j’en pariais autant sur deux autres personnages, amis par ailleurs : Mohamed El Gahs et Fouad Ali El Himma. En citant ces deux, je n’étais pas simplement qualifié d’incrédule. J’étais tout bonnement servile. Du moins pour ce qui concerne Si Fouad. Je ne sais pas encore ce que fera le premier, homme de combat et de conviction, qui, du reste et à mon grand regret, demeure discret sur ses intentions. Le second lui, par contre, a donné la vraie mesure de lui-même.
En cinq mois, Barak a «obamaïsé» une partie de l’Amérique. El Himma lui a encore de la route à faire. Mais il a fait du chemin. Pour preuve. Les uns, parmi les plus sceptiques, grimacent trahis qu’ils sont par un rictus contrarié. Les autres, c’est-à-dire les méprisants,  ne cachent même plus leurs anxiétés. L’homme réussit ce qu’ils auraient envie de réussir : faire vraiment de la politique. Non pas durant une campagne électorale. Non pas à l’occasion d’un scrutin. Non pas pour gagner un strapontin. Mais faire de la politique en dehors des temps démocratiques parce qu’habité par un projet de société. Le faire chaque semaine et chaque jour. On se gausse du tracteur. En réalité, cette image fixe bien le bonhomme tant il laboure véritablement des sillons dans ce désert rocailleux qu’est le paysage politique marocain. Et si son mouvement fait boule de neige dans un pays assiégé par le soleil, c’est parce que cet homme, pour ceux qui l’ont approché du moins, ne porte pas simplement des convictions. Il est porté par des convictions.
Au départ, tout le monde a pensé à une lubie passagère d’un homme gâté par la proximité royale. Un caprice. Qu’il s’amuse donc! Cela lui passera. Et puis on s’est interrogé sur cette bande de copains, un peu hétéroclite il est vrai, qui veulent créer une association ou, mieux encore, un club pour refaire le monde. Laissons donc ces doux rêveurs vaquer à leurs chimères. Et puis, patatras…. Aujourd’hui, les apeurés, de gauche comme de droite, sortent la grosse artillerie injurieuse et l’excommunication.
A l’évidence, cet homme n’est ni de droite ni de gauche. Il est juste marocain. Il en a les qualités et certainement les défauts. Mais la marocanité, avec tout ce que cela suppose comme valeurs et sacralité est sa boussole. Qui peut se targuer d’abandonner le vrai pouvoir pour l’incertitude de conquérir le pouvoir vrai, celui donné par l’onction populaire. Je ris chaque matin des réactions de ses détracteurs qui, voulant lui enlever toute qualité, attribuent ses succès à sa proximité royale. Ils ne réalisent pas que cela fait plaisir à Si Fouad d’être une preuve de la popularité de la monarchie.

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