Un mois après le putsch militaire mené par le général Mohamed Ould Abdel Aziz, la Mauritanie a un nouveau gouvernement. Un communiqué de la présidence du Haut conseil d’Etat indique que «par décret en date de ce jour» (dimanche 31 août), un gouvernement de 22 ministres a été constitué, sous la direction de Moulaye Ould Mohamed Laghdaf.
La majorité des ministres appartiennent à la mouvance qui soutient le coup d’Etat, qu’ils soient affiliés à des partis politiques ou indépendants. Trois de ces nouveaux ministres sont membres du Rassemblement des forces démocratiques (RFD), second parti à l’Assemblée nationale, présidé par Ahmed Ould Daddah, chef de l’opposition au régime du président Ould Cheik Abdallahi. Dès que la liste du nouveau gouvernement a été annoncée, le RFD a publié un communiqué considérant les trois ministres comme «automatiquement démissionnaires» du parti. Le nouveau gouvernement, comprend, par ailleurs, quatre anciens ministres notamment les ministres des Finances, du Commerce, de la Justice et le Commissaire à la Sécurité alimentaire. Quant au poste des Affaires étrangères, il est revenu à Mohamed Mahmoud Ould Mohamedou, ambassadeur, directeur au ministère mauritanien des Affaires étrangères et ancien enseignant à l’université Harvard, à Cambridge au Massachusetts. Le nouveau gouvernement comprend deux femmes, Messaouda Mint Baham, ministre du Développement rural, et Selama Mint Cheikhna Ould Lemrabott, ministre des Affaires sociales, de l’Enfance et de la Famille.
C’est le 14 août dernier que le chef de la junte avait nommé «par décret» au poste de Premier ministre, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, ambassadeur de Mauritanie à Bruxelles.
L’annonce du nouveau gouvernement vient dans un temps où la communauté internationale brandissait la menace des sanctions contre les responsables des auteurs du coup d’Etat du 6 août. L’ONU avait condamné le coup d’Etat le 19 août. Elle a exigé en outre la libération immédiate du président déchu et le rétablissement des institutions légitimes.
Le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi reste privé de liberté depuis le renversement du pouvoir. Il est actuellement assigné à résidence dans une villa à Nouakchott, alors que son Premier ministre, Yahya Ould Ahmed Waghf, est également assigné à résidence dans son village natal, à 500 km de la capitale.
Composition du nouveau gouvernement
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