D’habitude, les élections partielles se passent au Maroc dans l’indifférence absolue. Et pour cause. Si déjà les élections générales sont peu mobilisatrices, une élection partielle n’était généralement même pas couverte par la presse. Ce n’est pas et cela ne sera pas, loin de là, le cas des prochaines partielles qui vont se dérouler les 19 et 21 septembre à Marrakech, Tiznit, Mohammedia et Safi. Le renouvellement dans ces circonscriptions, invalidées par le Conseil constitutionnel, ne se contentera pas de donner de nouveaux députés à la première Chambre. Il constituera, à n’en pas douter, un double test : Il indiquera, d’une part, le bien-fondé ou non de la démarche de Fouad Ali El Himma et de son engagement dans l’arène politique. Si le nouveau parti Authenticité et Modernité renouvelle la performance réalisée, sur son seul nom par El Himma dans sa circonscription de Rhamna, nous assisterons alors à un séisme qui sera à peine perceptible par la société et le peuple, mais qui atteindra le niveau 7 de l’échelle Richter pour la classe politique. Le second test sera celui de la mobilisation des électeurs. Sachant qu’une partielle n’est pas le bon niveau pour juger de cela, dans la mesure où c’est généralement très peu stimulant, il sera impérieux de scruter le moindre frémissement de mobilisation. La démarche qui inspire El Himma, ses amis et ses alliés est, ne l’oublions pas, d’abord fondée sur le trauma 2007. Elle entend, dans son esprit, inciter à l’engagement politique, redonner du lustre à cette chose politique tellement malade et honnie et pousser le citoyen à renouer des fils solides avec cette activité qui est censée le concerner dans sa vie quotidienne. Projet bien plus ambitieux que les calculs de petits boutiquiers électoralistes
On peut d’ores et déjà faire l’une ou l’autre remarque. Il y a, premièrement, comme une première victoire dans le sens où le nouveau venu du paysage politique, en suscitant de la curiosité, provoque, par effet collatéral, un vrai intérêt pour cette élection partielle, qui dans d’autres circonstances, se serait déroulée dans l’indifférence absolue. El Himma, à la différence des autres leaders de partis, met tout son poids dans la mobilisation. Il ne laisse pas ses amis aller seuls au casse-pipe. Non seulement il est mobilisé, mais il en profite, à chaque fois, pour délivrer le même message, sa vision et son credo. Et qu’on le veuille ou pas. Que cela plaise ou non, El Himma anime le débat politique lorsque les autres se contentent de s’agiter.
Le second constat, c’est que tout le monde est coalisé contre le nouveau parti. C’est haro sur le baudet. La carpe et le lapin, dans une alliance contre nature, se liguent contre l’intrus qui vient perturber le jeu de quilles. Les partis en mal de légitimité électorale font au tracteur un procès en illégitimité et en opportunisme.
Il faut dire que le jeu est un peu perturbé. On est dans le désarroi. L’ancien Vizir de l’Intérieur soutient d’anciens prisonniers politiques et cela donne l’urticaire. Surtout aux gauchistes fossilisés….Mon Dieu, préservez-moi des amis, mes ennemis, je m’en charge.