Société

Driss El Yazami : «Les Marocains du monde veulent des liens forts avec leur pays d’origine»

© D.R

ALM : Pensez-vous que le cinéma est arrivé à poser les vraies problématiques de l’immigration  ?
Driss El Yazami  : La question de l’immigration était très marginalisée. Mais au fil du temps, elle est devenue assez primordiale. Si l’on remonte aux années 70, les immigrés n’étaient pas traités de la même manière qu’aujourd’hui. Actuellement, on assiste à une véritable révolution. D’ailleurs, dans les festivals internationaux, on a tendance à remarquer que les films programmés portent sur l’immigration. Ces films décernent de grands prix. Dernièrement, «Le silence de Lorna», a été en compétition au Festival de Cannes. Aujourd’hui, il y a de très grands acteurs français, belges, néerlandais qui d’origine marocaine abordent le thème de l’immigration. Le président de cette session  du festival Agadir Cinéma et Migrations est Saïd Taghmaoui qui est un grand acteur d’origine marocaine. Le cinéma est l’espace culturel où la diversité de la société occidentale est mieux représentée.

Quelles sont vos initiatives dans le cadre de la promotion de la culture marocaine  ?
De manière générale, nous pensons que la Communauté marocaine à l’étranger a d’immenses attentes en matière culturelle. Elle s’attend à une offre culturelle diversifiée, par le Maroc, touchant tous les  domaines. Donc, nous accordons une importance particulière à cette question. Nous essayons de contribuer modestement  à toutes les initiatives que des associations marocaines entreprennent à l’étranger. Nous allons essayer de présenter les différentes facettes de la culture marocaine. Ainsi en musique, on a édité deux CD, un sur les chiokhs de l’Oriental de la région de Berkane et d’Oujda (chantant le thème de l’immigration). Le deuxième est sur le rap marocain. On a également travaillé sur la réédition des romans de «Mohamed Midali», qui est un grand romancier marocain contemporain. En outre, les préparatifs d’un grand festival sur le Maroc sont en cours dans la ville de Lion en France. Il s’intitule «Sixième Continent».

Qu’en est-il de l’exposition que vous allez organiser dans la région ?
Il y a une association des travailleurs de Renault qui était un des bastions de l’immigration ouvrière maghrébine depuis les années trente qui est fermée. Cette association a été créée pour préserver la mémoire de l’immigration à «Renault bioncourt». Ils ont fait une super exposition des anciens ouvriers de cette société.  La majorité de ces ouvriers sont originaires de cette région : Tiznit, Ait Melloul,  Agadir, Ouled Teima… Aujourd’hui, ils sont  retraités. A partir du 5 avril, cette exposition sera organisée à Tiznit, Ait Melloul, Ouled Teima. Ensuite, elle permettra de rencontrer ces retraités et les enfants des immigrés. Ce qui contribuera à dévoiler l’histoire de cette immigration.

Veuillez bien nous parler de la rencontre internationale de tous les conseils d’immigration qui sera organisée par le CCME à Rabat ?
L’une des missions du Conseil consiste à élaborer un avis consultatif relatif à la composition du futur conseil et l’organisation de la participation de la communauté marocaine à la vie politique au Maroc. A cet effet, nous allons d’une part publier une étude comparative sur  les droits politiques accordés par 80 Etats dans le monde à leurs populations immigrées, puisque nous ne sommes pas le seul pays confronté à cette problématique. En même temps, nous allons organiser  la première rencontre internationale de tous les conseils de l’immigration. C’est un événement sans précédent. Nous allons tenir une réunion les 3 et 4 mars prochain à Rabat. Des exemples et des pratiques pourraient nous inspirer dans ce cadre.

Peut-on dire que le CCME a réussi à créer un pont entre les Marocains du monde et les citoyens du monde  ?
Les Marocains du monde se sont inscrits dans un processus d’enracinement et d’intégration dans les pays de résidence. En même temps, ils  veulent  maintenir des liens très forts avec leur pays d’origine. Le défi à relever consiste à accompagner l’enracinement dans les pays de résidence. Cet enracinement peut se faire par la création de liens entre la communauté marocaine et les autres communautés étrangères. Mais avant tout, ils doivent tisser des liens solides avec la société où ils résident. C’est cette dynamique que nous voulons accompagner. Actuellement, le Conseil est composé de 50 personnes. Travailler avec les Marocains qui sont à l’extérieur de ce conseil est l’un de nos défis.

                                                                                                                

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