Il faut être sérieux. Le plan de lutte contre les effets de la crise ne peut être utile que s’il est volontaire, pratique et immédiatement opérationnel. Or, ce qui est prévu ressemble à une poudre de perlimpinpin qui a plus pour effet de soigner la communication du ministère des Finances que de donner un coup de main sérieux aux secteurs productifs en souffrance. En clair, il est demandé aux bénéficiaires potentiels de ce soutien alambiqué des preuves de morbidité : «Si vous voulez bénéficier de la réanimation, donnez-nous la preuve que vous êtes bien morts.» Pendant que le chef d’entreprise monte un dossier pour accéder à un hypothétique fonds, il a le temps de mourir trois fois. Que l’on soit passé du déni de la crise à sa reconnaissance est une bonne chose. Mais que la réaction attendue soit aussi bureaucratique, molle et inefficiente est un facteur d’aggravation de la crise. Le fait que notre système bancaire ait bien résisté à la tourmente n’a pas isolé pour autant la crise économique. Elle est rentrée chez nous par les portes ouvertes du libéralisme et de l’ouverture de notre économie sur le vaste monde. Textile, habillement, industrie électrique et électronique, tourisme, agroalimentaire, le secteur minier, etc. L’on voit bien que la récession est là et qu’il va nous falloir davantage de courage, d’imagination et de franchise pour lui faire face. Il nous faudrait une réponse qui soit du niveau du défi à relever. Pas un cataplasme sur une jambe en bois.








