bonjour

Le ministre de la Justice a démissionné. Il a partagé une partie de chasse avec un juge. L’affaire s’est sue alors que le parti de l’opposition fait l’objet d’une procédure pour une affaire de corruption. Ce mélange de genres a été sanctionné sur le champ. Le ministre démissionne ôtant à ses adversaires l’argument du complot politique. Le juge instructeur continuera son travail en étant invité à l’avenir à partir à la chasse tout seul. L’affaire de la corruption prospérera, quant à elle, devant la justice. Bien sûr, tout cela se passe en Espagne. Le ministre s’appelle Mariano Fernandez Bermejo. Le juge, Baltazar Garzon. Et le parti de l’opposition, le Parti Populaire englué dans une affaire de corruption assez typique des mœurs de la droite espagnole. Le rapport avec le Maroc ? Aucun. Pourquoi on en parle alors ? Je n’en sais rien. Chez nous, par contre, l’affaire du démantèlement du réseau international de drogue à Nador prend un tour spectaculaire. Le chef présumé du réseau serait un serveur de café, monolingue et n’ayant jamais mis les pieds à l’étranger faute de passeport. Il dirigeait, semble-t-il, à la baguette, un paquet de sécuritaires tous services et tous grades confondus. Un activiste rifain, très connu des médias, a lui aussi été mis en cabane préventive. Motif : il ferait douter des efforts de l’Etat dans la lutte contre la drogue. La BNPJ, l’élite de notre police, qui bénéficie dernièrement d’une bonne conjonction astrale, met les bouchées doubles. Et le procureur, bien en vue lui aussi ces derniers temps, suit la cadence. Quelle est la différence entre l’enquête et l’instruction ? A part le changement de papier à en-tête, évidemment. On verra tout cela dans les attendus — très attendus — du jugement. Il faudrait, peut-être, que Abdelouahed Radi commence à déstocker les affaires foireuses.