bonjour

La décision exprimée par la HACA — décidément très bien inspirée — de surseoir à la délivrance d’autorisations pour les télévisions privées est une mesure frappée au coin du bon sens. Une décision de salubrité publique. Dans cette situation, le régulateur s’est hissé au niveau des enjeux et a agi, conformément à sa mission, avec une profondeur stratégique remarquable. Les porteurs de projets de télévision ont, en fait, donné à la HACA le bâton pour se faire battre. Voyons cela de près ! Sur le fond d’abord. Les arguments avancés par la HACA pour justifier son refus sur la crise économique, la contraction du marché de la publicité, la fragilité du secteur et les risques pour les opérateurs existants sont recevables. Ils coulent de source et sont confirmés par tous les professionnels sérieux. Sur la forme ensuite. Tous les candidats opérateurs n’avaient pas, tous, la même densité, ni la même crédibilité. Entre les touristes, les poètes, les stratèges du dimanche et les farfelus, il y avait aussi de solides amateurs. La HACA n’avait que l’embarras du choix pour décliner — une broderie à l’ancienne — son refus. En fait, ce qui semble avoir fragilisé les dossiers les plus sérieux, c’est une propension à faire des plaidoiries pro domo par voie de presse. S’ajoute à cela, pour certains, des tours de table, justement, incertains, ou à géométrie variable. Et pour d’autres, la faiblesse des arguments pour justifier une quelconque utilité culturelle, sociale ou, même, politique des projets. Les alliances obliques et les associations transversales, de dernière minute, ont constitué, sans doute, la goutte qui a fait déborder le vase de Soissons.