Société

Des associations françaises saluent la décision judiciaire concernant Abu-Jamal

Saisi par la défense, le juge William Yohn n’est pas revenu sur la condamnation d’Abu-Jamal pour le meurtre de l’agent de police Daniel Faulkner, tué le 9 décembre 1981 à Philadelphie. Mais, citant des erreurs dans la procédure, il a donné 180 jours à l’Etat pour revoir la peine infligée, ce qui donne à Abu-Jamal une chance d’avoir la vie sauve. En outre, passé ce délai, si aucune audience de révision de la peine ne s’est tenue, la peine de mort serait automatiquement commuée en réclusion à vie. «C’est un pas dans la bonne direction mais ça ne répond pas véritablement à nos demandes», a déclaré Anne-Charlotte Dommartin, d’Ensemble contre la peine de mort. « C’est positif parce que cela devrait permettre à Abu-Jamal d’avoir la vie sauve mais cela ne permet pas d’établir la vérité », ajoute-t-elle. « Il existe des doutes majeurs dans cette affaire qui démontrent son innocence et une simple révision de la peine ne les mettra pas en lumière » La France, où la peine de mort a été abolie en 1981, est en pointe dans la lutte contre la peine capitale. Et le cas de Mumia Abu-Jamal, fait citoyen d’honneur de la ville de Paris il y a une semaine, y est largement médiatisé. «Nous sommes satisfaits, c’est une victoire majeure mais ce n’est que le début», souligne Astrid Sobreiro, qui coordonne la campagne contre la peine de mort de France Libertés, l’association de Danielle Mitterrand. Elle aussi réclame un nouveau procès pour Mumia Abu-Jamal, estimant que de nouveaux faits doivent être pris en compte et que le premier procès du journaliste noir américain a été entaché de racisme. Le Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples), qui a appelé à un rassemblement symbolique ce mercredi dans le centre de Paris pour manifester son soutien à Abu-Jamal, voit dans la décision du juge Yohn «une première victoire de la solidarité et de la ténacité». «C’est une décision qu’on accueille comme un soulagement et surtout comme une première étape, l’étape qui permettra de sortir Mumia de l’antichambre de la mort où il est depuis plus de 7.300 jours », a déclaré pour sa part Mouloud Aounit, secrétaire général du Mrap. « Mais », ajoute-t-il, « nous devons être vigilants. Le combat pour démontrer son innocence est plus que jamais d’actualité». Mumia Abu-Jamal, aujourd’hui âgé de 47 ans, a passé les 20 dernières années dans le couloir de la mort et ses nombreux partisans, qui n’hésitent pas à le comparer à Nelson Mandela, voient en lui une victime du racisme qui, a leurs yeux, corrompt le système judiciaire américain. Les magistrats, eux, affirment qu’il s’agit d’un criminel de droit commun ordinaire.

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