Editorial

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La Cour suprême, en cassant le verdict des imams du terrorisme, a ouvert la voie à la révision des procès de Hassan Kettani, condamné à 20 ans de réclusion, et de  Abdelwahab Rafiki, alias Abou Hafs, condamné, lui, à 30 ans. En résonance avec la décision de la Cour suprême, les intéressés ont écrit une lettre à SM le Roi dans laquelle ils montrent qu’ils ont pris le chemin, au moins de la rédemption, sinon, celui du repentir. En clair, ces imams dont les prêches enflammés avaient créé, alors, l’ambiance «idéologique» et les conditions «morales» objectives dans lesquelles se sont déroulés les actes terroristes de la Salafiya Jihadia marocaine marquent, désormais, une rupture nette avec ce discours et ses déclinaisons opérationnelles criminelles. Ni Jihad ni Takfir, ils placent, aujourd’hui, leur apport dans le cadre de la guidance (Al Hûda) du musulman conformément au rite sunnite malékite officiel et, surtout, dans le cadre de la Commanderie des croyants. Le repositionnement théologique de ces icônes — peut-être malgré elles — du Salafisme des années de sang peut permettre en effet, si la justice reçoit leurs arguments sur le fond, une normalisation judiciaire plus compatible avec les exigences d’un Etat de droit moderne. La lutte antiterroriste marocaine, légitime, face à un problème nouveau pour lequel elle n’avait pas de méthodologie préconçue et dont elle pensait qu’elle était, exceptionnellement, épargnée, a donné lieu à des dépassements dans son déploiement. L’application, toujours injuste, du principe de précaution par une société brutalisée par le terrorisme dont elle découvre dans sa chair la violence absolue conduit toujours à des excès attentatoires aux droits humains. Le Maroc n’a pas fait exception. Il s’honore, aujourd’hui, à rétablir le droit là où il y a eu, parfois, des carences.

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