ALM : Vous êtes membre de la commission chargée de la mise en œuvre du Fonds. Comment voyez-vous cette initiative ?
Rachida Benmassaoud : En réalité, l’idée de mettre en œuvre le Fonds d’appui constitue une étape importante dans le cadre du renforcement des droits de la femme et la mise en place des conditions nécessaires à la consécration de sa présence dans la gestion des affaires publiques. La création du Fonds est une initiative noble qui traduit la volonté politique d’aller de l’avant dans le sens de la mise en œuvre de l’approche du genre social en vue de développer les capacités des femmes sur tous les plans.
Quelles sont les missions de cette nouvelle instance ?
Les missions de cette nouvelle instance sont déterminées par des procédures organiques et exécutives régies par le décret d’application de l’article 288 bis du code électoral, par l’arrêté du Premier ministre concernant la constitution et le déroulement des travaux de la commission et l’arrêté conjoint des ministères de l’Intérieur, de l’Economie et des Finances concernant les mécanismes de soutien. La commission s’est assignée comme missions de suggérer des programmes visant la consécration des capacités représentatives des femmes et susceptibles de bénéficier du Fonds d’appui et l’élaboration d’un rapport annuel sur les programmes réalisés devant être soumis au Premier ministre.
Quel sera le mode de fonctionnement de cette commission ?
La structure de la commission comporte un président et un rapporteur. La commission a tenu, vendredi dernier, sa première réunion. Il a été arrêté dans le cadre de cette réunion le mode de fonctionnement et la stratégie de travail de la commission selon un emploi du temps. Il sera procédé dans un premier temps au lancement d’un appel à soumission des projets. La commission procédera par la suite à l’examen et à l’étude des projets avant de suggérer les projets qualifiés pour bénéficier du Fonds. Après l’exécution des projets qui bénéficieront du Fonds, la commission sera appelée à élaborer un rapport sur ce qui a été réalisé et qui sera soumis au Premier ministre. La commission chargée de la mise en œuvre du Fonds est permanente et le Fonds sera alimenté par des crédits annuels inscrits dans la loi de Finances.
Comment voyez-vous les chances des femmes marocaines lors des prochaines échéances électorales ?
Nous enregistrons avec satisfaction les dispositions du nouveau code électoral. Ces dispositions prévoient la mise en place de listes additionnelles. Cette mesure est un mécanisme incitatif qui va accorder plus de chances aux femmes marocaines. Une incitation qui va dans le sens de l’épanouissement de la femme.
Certains partis politiques ont estimé difficile d’atteindre le seuil de 12% en raison de l’absence de femmes qualifiées. Que répondez-vous à cela ?
Il me paraît vraiment étrange qu’on n’évoque la question de la compétence à chaque fois qu’il s’agit des candidatures féminines. En réalité, les dispositions avancées du nouveau code électoral constituent une véritable épreuve démocratique pour certaines mentalités qui voient la femme toujours incapable d’assurer une gestion efficace des affaires locales.