Editorial

Bonjour

Il y a des mots français qui, chez nous, posent de sérieux problèmes d’usage et de langue. Il y en a un, tout particulièrement, qui, l’effet de mode aidant, pose de vraies difficultés à nos concitoyens. Il n’est pas le seul compte tenu de la fragile situation de cette langue dans notre pays, mais il mérite une petite attention. Nous ne savons pas comment cela a démarré ? Les officiels, les politiques, les associatifs et tous ceux qui sont  plus ou moins instruits dans la langue de Molière se sont subitement entichés du mot «pérennité». Il est aujourd’hui frénétiquement mélangé à toutes les sauces comme si ceux qui l’utilisent ont des doutes sur la durée de leur propre engagement. La pérennité est le caractère de ce qui dure toujours. Mais il ne faut pas exagérer. L’origine latine  du mot, perennis, lui confère une durée de un an. C’est suffisant quand l’intention est bonne. Nos amis de l’INDH ont franchi récemment un pas inquiétant. Ils ont intitulé, cette année, leur rencontre nationale : «La pérennité au service du développement.» On savait le développement durable, on met, aujourd’hui, à son service la pérennité. C’est un peu trop pour des activités humaines qui ne sont pas censées aspirer à l’éternité des dieux. La pérennité du développement humain durable est un concept-tiroir qui n’est certainement qu’au début de sa carrière. Il a le temps devant lui. Il veut juste dire que les choses doivent être correctement faites et ne pas s’évaporer, ou s’évanouir, dans la nature, du jour au lendemain. Notre bon ami, Ahmed Akhchichine, ministre de l’Education nationale, pris dans l’ambiance soutenue de cette rencontre, a déclaré que : «La pérennité est une méthodologie et une culture.» Etonnant. On a connu Si Ahmed, dans le civil, plus tatillon sur les idées.

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