La zone de libre-échange des Amériques entérinée

Agences15 janvier 2004

Ouvert lundi soir à Monterrey, au Mexique, le cinquième Sommet des Amériques s’est achevé mardi soir par un accord pour lancer en janvier 2005 la zone de libre échange des Amériques (ZLEA), malgré de nombreuses divergences. Allant de l’Alaska à la Terre de feu, elle englobera 800 millions d’habitants, dont presque la moitié vivent actuellement dans la pauvreté. À noter toutefois que «la clause de transparence» concernant la corruption – clause souhaitée par le Président des Etats-Unis George W. Bush – n’a pas été inclue dans le communiqué. Les chefs d’Etat et de gouvernement des 34 pays de la région se sont en effet engagés seulement à ne pas «accueillir les fonctionnaires corrompus et à aider à leur extradition». Ils ont également convenu de «lutter contre la pauvreté, de promouvoir le développement social, de parvenir à une croissance économique avec équité et de renforcer la gouvernance des démocraties».
Et ont affirmé leur détermination à «affronter les nouvelles menaces contre la sécurité, notamment le terrorisme, la délinquance organisée et le trafic illicite d’armes».
Le président américain a profité pour sa part du sommet de Monterrey pour demander à ses collègues de «travailler à une transition rapide et pacifique à Cuba», pays exclu des sommets des Amériques, et au renforcement de la démocratie au Venezuela, en Haïti, dont le président a annoncé des élections d’ici à six mois, ainsi qu’en Bolivie. George W. Bush ne semble toutefois pas être parvenu à regagner la confiance de nombreux chefs d’Etat de la région particulièrement critiques sur le «libéralisme à tout crin» des Etats-Unis, responsable, pour beaucoup de dirigeants sud-américains, du poids de l’endettement et de la pauvreté de certains pays latino-américains.
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, a ainsi estimé que le capitalisme sauvage préconisé par les Américains au cours des dix dernières années n’avait pas été porteur de croissance, et qu’il avait maintenu au contraire des millions de personnes dans la misère.