Chroniques

Post-scriptum : Les A.N.I (Arabes non identifiés)

© D.R

La majorité des Marocains de l’étranger sont à présent repartis dans leurs pays de vie ; malgré une conjoncture internationale très difficile, nos compatriotes ont –comme toujours- été fidèles au rendez-vous annuel avec le pays. Avec peut-être moins de devises, moins de déplacements à l’intérieur du pays, une plus grande vigilance sur les dépenses mais ils étaient là !
En regardant autour de moi, dans mon environnement immédiat je me suis aperçu qu’en fait –sans grand tapage et le plus souvent de façon modeste- un certain nombre de Marocains de l’étranger de ma génération – étant nés ou ayant vécu dans un pays d’Europe et plus particulièrement la France- étaient revenus travailler et s’installer au Maroc. Les motivations peuvent bien sûr être différentes, les parcours divers, ils n’empêchent que tous ont fait ce choix certes pour des considérations personnelles mais aussi par désir d’apporter par leur expérience, leur savoir-faire, un «plus» à leur pays d’origine. Ceci dit sans forfanterie mais avec la juste conscience de leur valeur ; certes pas «plus Marocains que les Marocains» mais pas moins non plus.  Or, malgré leur volonté de s’insérer harmonieusement dans la société –avec leurs spécificités bien entendu- il demeure qu’ils sont bien souvent perçus comme des «OVNIS» ou plus exactement des «ANI» (Arabes non identifés). Bien sûr la langue, le comportement, certaines «façons de vivre», la manière d’appréhender le rapport à autrui, le rapport au temps… différent, mais leur apport à la société du pays est indéniable. Parce que différents justement, ils apportent un «sang neuf», un souffle nouveau, une vision innovante… autant d’éléments positifs qui peuvent «déranger» ; ce qui en soi est un bien car susceptible de «faire bouger». Sans chercher loin, seulement dans mon «réseau de vie», je peux facilement identifier une dizaine d’entre eux –qui chacun dans son domaine- a su agir avec efficacité en apportant cette «touche personnelle» amenée avec lui, de sa vie à l’étranger. Qu’ils soient connus tels Mohamed et Redouane M’faddel, acteurs incontournables du développement de Mohammédia, tel Jamal Belharrach qui œuvre dans le secteur clé de l’emploi et a innové en matière de politique de l’intérieur, tel Driss Khellafi qui s’efforce de donner « des règles de professionnalisme» aux organisations de combats de kick-boxing… ou qu’ils soient moins médiatisés à l’exemple de Hassan Harrat – rentré de France- et qui vient d’ouvrir le restaurant Comptoir du parc à Mohammédia où il fait bénéficier ses employés de tous les droits du travail ou encore Nordine Bachar –producteur de musique- à la pointe de la lutte contre le piratage, sans oublier la gente féminine telle Jamila Diani -de tous les combats sociaux ou Nawal El Kahlaoui- «communicante» de talent qui refuse la compromission des «commissions»… ils apportent tous une déontologie, un respect de l’autre, une vision à long terme hérités de leur éducation, de l’enseignement dont ils ont bénéficié étant jeunes, de leur vécu à l’étranger. J’ai voulu baser ma démonstration sur ces exemples concrets pour montrer qu’en fait ces «ANI» sont une composante à part entière de la société et qu’ils revendiquent (et moi avec eux) d’être respectés dans leurs spécificités…

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