ALM : Vous êtes présidente de l’Union des femmes investisseurs au Maroc (UFIA). Quelle est la mission de cette union ?
Asmaa Mouhib : L’UFIA est le fruit d’une initiative du Conseil économique arabe. Ce fut dans le cadre d’un travail soutenu de quelques femmes investisseurs arabes dont des Marocaines en 2004 et sous l’égide de Suzanne Moubarak que l’union a vu le jour au Caire. Cette structure est survenue dans une conjoncture propice sur les plans international et arabe, et dans chaque pays arabe, le besoin d’un intervenant de soutien pour les structures nationales de l’investissement féminin de cette nature était sollicité. Pour ce qui est du cahier des charges de l’union, entre missions de prospection stratégiques, missions d’observation et d’évaluation conjoncturelles, missions de mise à niveau des politiques publiques, puis missions de soutien de terrain et de proximité, il y a tellement à faire.
Quels sont les moments forts de votre parcours ?
Mon engagement pour le contexte arabe est issu de mon engagement par rapport à mon pays. J’ai toujours cru que la femme peut réaliser les mêmes tâches que l’homme, voire le dépasser. Je considère que mon véritable démarrage remonte à 2001 quand Sa Majesté le Roi Mohammed VI m’a remis le Prix du meilleur projet d’investissement des jeunes promoteurs. J’avais alors présenté le projet de la 1ère master franchise de publicité mobile au Maroc. Au niveau international, je me souviendrais du moment où j’ai été choisie pour représenter le Maroc dans le cadre du programme Young leaders aux Etats-Unis. Puis également de ma désignation en tant que trésorière du Fonds mondial de santé.
Comment se portent les femmes investisseurs dans notre pays?
Les chiffres exacts font défaut pour le moment et il serait utile que l’UFIA puisse structurer le travail d’observation du phénomène. Par contre, certains chiffres pourraient avoir une valeur indicative par rapport à la situation présente. Par exemple, l’enquête sur l’entrepreneuriat féminin de l’AFEM en 2005 indique que dans le secteur moderne et organisé, l’indicateur serait de 10% par rapport à l’ensemble de l’entrepreneuriat national, mais que les femmes ayant des activités économiques indépendantes dans le secteur moderne seraient de 15,4%. Ces chiffres sont faussés par le poids de l’informel d’abord, mais aussi en raison de statistiques plus sûres tel par exemple le fait que 30% des foyers marocains ont pour chef des femmes et que la population du Maroc est désormais dominée par une majorité féminine.
Comment se déroule l’organisation du 1er Congrès international des femmes investisseurs arabes qui se tiendra du 26 au 30 octobre à Skhirat ?
L’initiative de ce congrès est le résultat d’un travail marocain au sein de l’Union, amorcé dès la naissance de cette structure en 2004, qui s’est poursuivi depuis aux côtés et au sein des instances de l’Union, et qui a coïncidé en 2008 avec ma propre nomination en tant que représentante permanente de l’union au Maroc. J’avais alors proposé au congrès qui se tenait au Caire de venir au Maroc pour l’édition 2009. J’ai été agréablement surprise et honorée par la décision à l’unanimité de retenir notre pays comme lieu du congrès et de me confier l’organisation de ce grand forum.