Chroniques

Un vendredi par moi

Cent quarante voix. La majorité et plus encore. Cheikh Biadillah, secrétaire général du PAM, est désormais président de la Chambre des conseillers. Cette élection met d’abord fin à une anomalie qui faisait qu’un seul parti d’une majorité hétéroclite, le RNI, était à la tête des deux Chambres du Parlement. Elle confirme aussi que politique et arithmétique ne riment pas toujours puisque le PAM est loin d’être majoritaire à la Chambre Haute et se trouve de surcroît dans l’opposition. Mais depuis l’avènement de leur parti, Fouad Ali El Himma et ses amis nous ont habituée avec un sens aigu de la manœuvre à nous rappeler que le dictionnaire de la politique ignore le mot impossible. En avisé des arcanes, le secrétaire général du MP, Mohand Laenser, a eu bien raison d’avertir que pour cette élection, les voix des conseillers n’emprunteraient pas forcément le clivage majorité – opposition. Il y aura encore quelques braillements mais le décor est planté. Cap 2012. Sauf imprévu, c’est le rendez-vous que Fouad Ali El Himma a fixé à tous le jour même de sa démission de l’Intérieur alimentant pour le bonheur d’une presse en mal de thèmes la chronique d’une ascension annoncée. Comme il y a une vie en dehors des partis dits traditionnels, il y a une vie aussi pour ces partis. Ils ont leur passé et leur devenir qui ne dépend que de la manière dont ils l’appréhenderont. Pour l’UC, le RNI, voire le MP, il y a des soucis à se faire. L’heure du redéploiement a probablement sonné.     
Un Nobel qui se porte comme une croix. Barack Obama qui ne pouvait que faire bonne figure en s’en félicitant ne l’ignore pas. La profusion des congratulations cache mal l’étonnement général provoqué par la surprise. Pour les néocons américains, ce prestigieux prix a le goût de son revers : un blâme pour les années Bush qui a généré le chaos indescriptible que le monde connaît actuellement. Ce qui n’est guère cher payé. L’actuel chef de la Maison-Blanche ne s’y trompe pas non plus. En le nobélisant, les parlementaires norvégiens l’ont pris au mot, une manière pour eux de mettre au pied du mur le premier président noir des Etats-Unis, le sommant avec délicatesse de transformer son fameux «yes we can !» en «yes we did it». Le reste du monde s’en amuse en suggérant qu’on pourrait tout aussi bien lui accrocher la médaille d’or du marathon, allez on va dire diplomatique forcément, sans attendre les Jeux Olympiques de 2012. C’est une possibilité. Après tout, il y a bien des décorations à titre posthume pour les soldats américains tombés dans les champs de ruines que sont l’Irak et l’Afghanistan, alors pourquoi pas un Nobel prénatal d’un monde en harmonie ? D’ailleurs, il vaudrait mieux primer de bonnes intentions que des promesses non tenues. Celles par exemple des accords d’Oslo entre Israéliens et Palestiniens. Trois Nobel de la paix pour un déluge de feu qui n’en finit pas. Yasser Arafat qui n’a rien pu faire par impuissance, Itzhak Rabin parce qu’il a été tué avant qu’on sache ce qu’il aurait fait et Shimon Peres qui se prélasse dans sa présidence israélienne, regardant complaisamment Benyamin Netanyahu ruiner pour la seconde fois les ultimes chances de la paix au Moyen-Orient.

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