ALM : Que reprochez-vous à la mission d’information parlementaire dans son rapport consacré aux médicaments?
Ali Sedrati : Ce rapport a fait l’analyse du marché pharmaceutique marocain à partir de quelques produits seulement. De même, il a comparé le marché des médicaments au Maroc à certains marchés étrangers qui appliquent des règles qui sont différentes de celles appliquées au Maroc. Le rapport s’est contenté d’analyser le marché des médicaments sans tenir compte de toutes les composantes qui doivent faire partie d’une politique de santé dans sa globalité. Il ne fait que rappeler des éléments que nous avons déjà discutés avec la ministre de la Santé et les responsables du département de la Santé. Mais nous félicitons la mission d’information parlementaire pour l’intérêt qu’elle porte au médicament, et ce en, raison de la recherche de la contribution de nos instances parlementaires dans l’amélioration de l’accès aux soins pour nos citoyens. Tout en confirmant en tant qu’opérateurs des médicaments notre volonté totale d’apporter également notre contribution dans ce sens. Nous estimons que ce travail doit être l’occasion d’élargir le débat à toutes les parties concernées directement ou indirectement pour une meilleure politique de santé pour notre pays.
Quelles sont les mesures qui ont été prises par les industriels pharmaceutiques pour la mise à niveau du secteur?
Notre secteur est le seul qui a réussi une mise à niveau par lui-même. Nous nous conformons aux normes européennes pour ce qui est de la qualité. Le marché des médicaments au Maroc est un marché qui reste faible en termes de consommation. Nous avons fait beaucoup d’efforts pour l’amélioration de la qualité. Les écarts de prix qui peuvent être constatés pour certains médicaments en faveur ou en défaveur de l’industrie sont dus essentiellement à des homologations de prix par le ministère de la Santé à des périodes différentes et selon la présence ou non de concurrence sur notre marché au moment concerné. Ceci d’ailleurs existe dans d’autres pays. Aussi comme déjà demandé et en cours de mise en place par le ministère de la Santé, un système actualisé du système de fixation des prix des médicaments par le ministère de la Santé apportera certainement la réponse la plus adéquate. Les prix des médicaments sont réglementés par le ministère de la Santé. Nous n’avons pas le droit de toucher aux prix des médicaments. Aujourd’hui, on trouve les mêmes prix dans toutes les pharmacies sur tout le territoire national, vu la réglementation déjà existante et très rigoureuse aussi bien pour la fixation des prix, pour la garantie de la qualité que l’utilisation du médicament au Maroc.
Qu’est-ce que vous attendez aujourd’hui des pouvoirs publics ?
Nous avons fait avec la concertation des pouvoirs publics une étude stratégique pour le développement du secteur pharmaceutique, en vue de son intégration au plan Emergence. Cette étude a permis d’établir un master-plan pour les actions à engager et les mesures à prendre pour les dix prochaines années, et cela sur la base d’un contrat cadre que nous souhaitons signer avec l’administration. Il faut aussi mettre sur la table l’ensemble des problèmes qui touchent au système de financement de la santé. Le médicament n’en est qu’une partie.