Selon Rachid Naam, directeur régional de l’Equipement et du Transport, sa direction a consacré une enveloppe budgétaire de plus de 2,5 millions DH à l’opération de désensablement, sans compter les charges du personnel et s’effectue sur deux axes routiers principaux (nord de Tarfaya et la route d’El Mersa). Pour le premier axe, les travaux sont effectués aux moyens du matériel du ministère sur plusieurs points : Oued El Ouaer, Touizerkate, Oudri, Sebkhat Tazgha et Souirou. Au niveau de la route d’El Mersa, dite «couloir Drâa», c’est une entreprise qui en est chargée dans le cadre d’un marché cadre d’un coût annuel de 1,6 million DH. Selon des statistiques, le volume des sables qui traversent l’axe routier de Laâyoune-El Mersa avoisine 2.000 m3 par jour durant la période des vents faibles allant d’octobre à mars et peut atteindre les 6.000 m3 par jour durant le reste de l’année. Ces chiffres montrent l’ampleur des efforts déployés en matière de lutte contre la mobilité des sables. Ces efforts vont prendre encore de l’ampleur après l’ouverture de la route en construction menant à Haggounia. L’ensablement menace d’autres axes routiers non classés, notamment la route côtière Tarfaya-Foum El Ouad et celles desservant les localités du secteur. Pour l’instant, le bulldozer demeure le moyen le plus efficace contre l’ensablement des routes mais l’idée d’y remédier de manière plus ingénieuse doit hanter l’esprit des experts.
Pour le moment, les engins de génie civil, notamment la niveleuse, demeurent en usage contre ce phénomène que provoque la combinaison entre de forts vents, l’aridité du sol et l’absence de couverture végétale, mais les experts ne cessent de penser aux moyens, autres que les machines, d’enrayer ou du moins en limiter les nuisances. Pour cela, il faut d’abord en comprendre les mécanismes naturels. Selon les experts, ces dunes qui bouchent les routes se forment sur deux couloirs de vents d’ouest de cent kilomètres de long sur huit de large : le couloir de «Drâa», à 5 Km au sud de Laâyoune, et celui d’«Akhnifis», à 50 Km au nord de Tarfaya. Ce phénomène n’est pas seulement gênant pour la fluidité du trafic routier puisqu’il fait planer le risque de graves accidents de la circulation, particulièrement en périodes de fréquence des tourbillons de sables.
Il est également à l’origine d’une détérioration des axes routiers et, partant, de travaux supplémentaires de maintenance et de réfection. Pour palier plus ingénieusement aux problèmes que cela cause, le ministère de l’Equipement et du Transport a entrepris, parallèlement au recours aux engins de déblayage, à une série d’opérations et expériences de fixation des dunes au moyen de produits hydrocaboniques, de barrières brise-vents et de boisement. Le recours aux dérivés du pétrole pour empêcher le sable de bouger offre certes une solution mais celle-ci demeure à court terme (une année tout au plus), couteuse et mauvaise pour l’environnement et les aspects du paysage. L’expérience a montré aussi que la fixation du sable au moyen de matériaux locaux n’offre qu’une solution à moyen terme (quatre ans) au-delà duquel l’accumulation du sable commence à couvrir les ouvrages de fixation. De même, le boisement demeure sans effets tangibles en raison de l’aridité et de l’érosion du sol.