Chroniques

Label marocanité : une philanthropie calculée

apparaissent mièvres pour ne pas dire inconvenants. La réactivité des Américains dans le déploiement de leur puissance pour venir en aide aux Haïtiens, pour louable et nécessaire qu’elle soit, n’est dénuée ni d’intérêts ni de message pour le monde. En se mettant au centre du dispositif, notamment en prenant le contrôle de l’aéroport, orifice vital pour l’aide des sinistrés, Barack Obama donne toute la mesure de la force américaine. Pour son opinion interne, il fait ce que Bush n’a pas pu faire lorsque le cyclone Katarina avait frappé la Nouvelle-Orléans. Il ne néglige non plus, pour des raisons électorales, la communauté haïtienne nombreuse en Amérique. A ce niveau, on est encore dans les petits calculs. Il y a plus sérieux. C’est le puissant message qu’Obama entend, à cette occasion, envoyer au monde. Il dit en gros ceci: La puissance américaine n’est pas seulement au service de la guerre. Elle est aussi au service de la générosité. Haïti permet donc à ce président, féru de symbole, de donner toute la dimension jekyllienne et philanthropique de son pays que son prédécesseur a eu trop tendance à enfermer dans la figure monstrueuse du Hide. Haïti, c’est exactement le contraire de l’Irak. C’est l’anti-Afghanistan. Ou comment l’humanitaire devient un puissant instrument diplomatique. Pour preuve, chose inédite, Obama a pris sa plus belle plume pour se fendre d’une tribune qu’il publiera dans le Newsweek pour expliquer l’importance de l’engagement américain à Haïti. Il y plaide pour que la puissance américaine ne soit pas perçue comme un élément d’asservissement des autres mais comme un levier pour les aider et d’y annoncer d’emblée que «notre mission sera d’aider le peuple haïtien à reprendre un chemin vers un avenir radieux» radieux, cela le sera aussi et certainement pour les entreprises américaines. La France, pour des raisons historiques légitimes, aurait pu jouer ce rôle de leadership. Elle n’en a pas les moyens. En est-elle agacée ? Pas autant que Sarkozy qui s’irrite de tout ce qui touche à Obama. En revanche, cela souligne l’impuissance de deux autres mastodontes : l’ONU qui, face à ce type de catastrophe perd ses moyens de «machine» pour ne devenir qu’un «machin». Et l’Europe qui mesure, à chaque fois, le chemin qui reste à parcourir avant d’avoir les moyens communs, armées et sécurité civils, pour qu’elle soit en capacité de concurrencer la puissance américaine.

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