Economie

La Grèce paie la division européenne

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La Grèce subissait toujours, lundi, la défiance des marchés qui lui font payer la division européenne sur le plan d’aide, alors que sur le front intérieur le gouvernement est sous le feu des critiques de l’opposition qui lui reproche de livrer le pays pieds et poings liés au FMI. Reflétant la crainte des marchés que le plan d’aide ne tombe à l’eau du fait de l’intransigeance allemande, les taux des obligations grecques à 10 ans ont battu un nouveau record, dépassant les 9% pour la première fois depuis 2001. Ils s’étaient pourtant assagis vendredi après la demande officielle de la Grèce de recourir au plan concocté par l’UE le 25 mars, un programme tri-annuel de financement qui prévoit pour 2010 45 milliards d’euros sous forme de prêts, dont 15 milliards à la charge du Fonds monétaire international (FMI). L’octroi de ces prêts est soumis à l’adoption par Athènes de nouvelles réformes en 2011 et 2012 pour réduire son déficit, actuellement discutées dans la capitale grecque par des experts européens et du FMI. La mission devait rencontrer lundi des responsables du ministère de la Santé, secteur qui contribue lourdement au déficit public. Mais la mise en œuvre du plan dépend également de l’attitude de l’Allemagne qui commence à être ouvertement critiquée par ses partenaires de la zone euro. Le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, s’est dit «préoccupé» par «la rigidité» dont fait preuve Berlin, selon lui, vis-à-vis de la Grèce. Peu avant, le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, avait souligné le caractère contre-productif d’une aide trop rapide à la Grèce, qui aurait pour effet de retirer la pression sur Athènes. Sur le front intérieur, l’opposition de droite, qui gardait un profil bas jusqu’alors car elle est jugée responsable d’avoir laissé filer les déficits lorsqu’elle était au pouvoir, est montée au créneau dimanche, surfant sur l’impopularité du FMI. «Le PASOK (parti socialiste au pouvoir) ment quand il soutient qu’il a été obligé de recourir au FMI: il n’a pas été forcé, il l’a choisi (…), il est absolument responsable», a tonné le chef de l’opposition conservatrice, Antonis Samaras. Or, le FMI «va nous imposer de nouvelles mesures que ni notre économie ni notre société ne pourront supporter», a ajouté M. Samaras qui devait s’entretenir dans l’après-midi avec des membres de la délégation du FMI et de l’UE. Le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, avait pourtant tenté de rassurer les Grecs samedi en déclarant que le FMI était «là pour les aider».Et M. Papandréou, lui-même s’adressant aux habitants de l’île de Rhodes (sud-est de la mer Egée), avait dit comprendre que les Grecs ne veuillent pas du FMI, tout en prévenant que les experts ne partiraient pas avec «des jets de pierre», mais quand le pays aurait remis de l’ordre dans ses finances.

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