Culture

À la lumière d’un siècle, selon Aïssa Benchekroun

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«À la lumière d’un siècle. Écrits journalistiques 1992-2006 » est le titre de l’ouvrage posthume regroupant des textes de Aïssa Benchekroun diplomate né en 1928, ancien conseiller à Londres, Madrid et Stockholm, chargé d’affaires à Washington, ambassadeur au Brésil et membre à plusieurs reprises de la délégation marocaine à diverses sessions de l’Assemblée générale des Nations Unies. Les textes de cet ouvrage de 401 pages paru récemment aux Éditions Porte d’Anfa ont été réunis et sélectionnés par sa fille Zeinab Benchekroun. «Dans cet ouvrage posthume, l’auteur a noirci ces pages, dans un souci obsessionnel de laisser un témoignage sur une époque déterminante des relations internationales», écrit-elle dans l’avant-propos. Et c’est avec une franchise et une ardeur qui tranchent singulièrement avec la retenue et la langue de bois qui prévaut au sein de la carrière que les lignes de l’auteur publiées en l’occurence dans le quotidien, L’Opinion traduisent des prises de position sans équivoque sur divers sujets. Y passent le soi-disant nouvel ordre mondial, le désordre mondial orchestré par la politique étrangère américaine, la question palestinienne, le devenir de Jérusalem, l’Islam et l’Occident, le concept tant galvaudé de démocratie, le statut de la femme et le rôle des médias. «Il est évident que l’expérience qui a été la sienne aux différents postes qu’il a occupés l’a beaucoup aidé à affiner l’appréhension de ces questions ainsi que la manière de les analyser et de les présenter dans ses articles», explique Mohammed Kenbib, professeur à l’Université Mohammed V de Rabat, dans sa préface. Ainsi sur «le Nouvel Ordre Mondial» l’auteur appréhende, après la chute du mur de Berlin, le passage d’un «ancien ordre mondial» à un «nouvel ordre mondial» où règnent désormais la mono-polarité et l’alliance impérialio-sioniste à base judéo-chrétienne. L’auteur analyse les quatre fléaux du vingtième siècle : le colonialisme, le sionisme, le fascisme et le communisme qui nous lèguent, en gage de continuité, le phénomène du terrorisme. Sur le «désordre mondial organisé par la politique étrangère américaine» en particulier, M. Benchakroun : la riposte des États-Unis à l’attentat du 11 septembre prend l’allure d’une vengeance cruelle, inhumaine et indigne d’un pays civilisé. Qui est ce président cow-boy qui lance la guerre en Irak contre l’avis de son pays, des autres peuples du monde et de la plupart des grands chefs d’État ? Le chapitre sur les Arabes, les Juifs, les Palestiniens et les Israéliens démarre par une interrogation : faut-il, parce qu’il y a eu un «sommet» de l’horreur (l’holocauste), considérer les autres horreurs comme relativement supportables et s’abstenir de les dénoncer? Par ailleurs, dans des chapitres sur la géopolitique régionale ou «Des questions d’histoire du Maroc», la dimension profondément patriotique des articles de Aïssa Bechakroun ressurgit régulièrement notament en traitant de questions d’intérêt national telles que l’affaire du Sahara, Sebta et Melilla.

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