«Ce groupe a un vrai potentiel», glisse dans un sourire Henri Stambouli, le sélectionneur français des « Aigles » maliens. Il a joué une CAN à domicile en 2002. Il sait ce que c’est de gérer la pression et de disputer des matches difficiles. » En 1994, la performance du Mali, vainqueur notamment de la Tunisie (2-0) en match d’ouverture puis de l’Egypte (1-0) en quarts de finale, avait tenu du coup d’éclat sans lendemain. L’équipe nationale avait en effet dû patienter pendant huit ans pour rejouer une phase finale, en 2002, pour laquelle elle était qualifiée d’office en tant que pays organisateur. Mais, cette fois, l’excellent parcours, terminé en demi-finales face au Cameroun (0-3), a été plus fructueux puisqu’il a permis à une solide génération, rompue aux CAN cadets et juniors, de faire ses armes au plus haut niveau continental. Une génération qui a ensuite brillamment terminé en tête de son groupe de qualifications (devant le Zimbabwe, les Seychelles et l’Erythrée) sous la direction du Français Christian Dalger, évincé en septembre dernier. « Ce groupe a très bien grandi, témoigne son successeur Henri Stambouli. Quand j’ai appelé Christian, la première chose qu’il m’a dite, c’est : Tu as un bon groupe. En deux ans, les joueurs ont pris du volume. Ils se sont imposés dans leur club. » Mahmadou Diarra ou Seydou Keita, éléments importants de Lyon et de Lens, font notamment partie de ceux sur lesquels veut s’appuyer Stambouli. L’arrivée très médiatisée de Frédéric Kanouté, ancien international Espoirs français qui a bénéficié de la nouvelle réglementation de la Fédération internationale (FIFA) sur les joueurs binationaux, renforce encore un effectif déjà solide. « Il n’est pas venu par hasard. C’est quelqu’un qui a su évaluer le potentiel de l’équipe », confie Stambouli, qui espère que, l’attention se focalisant sur l’attaquant de Tottenham, « on va oublier un peu les autres ». Car cette montée en puissance, ponctuée par une année 2003 sans défaite (8 victoires, 1 nul), fait du Mali l’un des vrais « outsiders » de la CAN 2004, derrière les favoris que sont le Cameroun, le Sénégal, la Tunisie ou l’Egypte. La situation paradoxale d’une équipe que tout le monde attend comme la surprise de la compétition.