Radovan Karadzic est l’un des principaux responsables politiques de la guerre de 1992-1995 en Bosnie, qui a fait plus de 200.000 morts, principalement chez les Musulmans. Il fut l’une des premières personnes inculpées par le tribunal de La Haye en 1995.
« Il ne se produit rien qui me donnerait une raison de croire qu’il sera arrêté », a déclaré Graham Blewitt, procureur adjoint au Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) au principal quotidien de Sarajevo, Dnevni Avaz. « Au tribunal, on n’a cessé de nous dire qu’il y a une volonté politique de l’Occident d’arrêter Karadzic, mais je dois dire ouvertement que je ne le crois pas », a-t-il ajouté en tirant un parallèle avec le cas irakien. « Regardez ce qui s’est passé avec Saddam Hussein. Dans ce cas, il y avait une volonté politique de se saisir de lui. Et on l’a arrêté. S’il y avait eu la même volonté pour Karadzic, il serait à La Haye ». La non-arrestation de Radovan Karadzic et de l’ancien chef de l’armée des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic, est considérée comme un obstacle à la normalisation complète de l’ex-Yougoslavie et à son intégration à l’Europe. Plusieurs tentatives de capture menées par la Sfor (Force de stabilisation, dominée par l’Otan), sont restées vaines. La dernière, voici deux semaines, s’était soldée par un échec après quatre jours de traque menée par la Sfor dans son ancien fief à Pale, près de Sarajevo. « Il y avait des occasions d’arrêter Karadzic, mais la Sfor ne l’a pas fait. Je ne comprends pas pourquoi. Je peux seulement le deviner », a-t-il déclaré. Il dit avoir pu penser à un pacte secret conclu par Radovan Karadzic dans le cadre des accords de paix de Dayton conclus en 1995 sous l’égide des Etats-Unis et en vertu duquel il aurait accepté de renoncer à la politique en échange de sa liberté. « Mais même si cet argument était valable en 1996 et 1997, il ne le serait pas aujourd’hui parce que de nombreuses administrations ont changé », estime Graham Blewitt