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Pour une médaille en bronze, il rend l’âme

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Nous sommes à El Ksiba, province de Beni Mellal, dans la région de Tadla-Azilal. Mimoun y est né il y a une soixantaine d’années, y a grandi et y a travaillé jusqu’à sa retraite. C’est un brave père de famille jouissant d’une bonne réputation, serviable et qui ne rate aucune occasion, ni fête nationale pour y participer avec les habitants, les responsables et les conseillers de la ville. C’est pourquoi, il se préparait, ce samedi 29 juillet, pour participer, le lendemain, vendredi 30 juillet à l’anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI. Il devait choisir la djellaba et les babouches qu’il va porter pour célébrer cette occasion en compagnie du pacha, son adjoint, les responsables, les conseillers, les notables et les habitants de la ville. Il a rangé ses vêtements dans un coin après les avoir repassés. Et il a commencé à rechercher une médaille qu’il porte, à chaque occasion, depuis vingt-cinq ans. Quelle médaille? En 1975, Mimoun était l’un des 350 mille participants à la Marche Verte qui ont reçu, après leur retour, une médaille de bronze, d’une trentaine de grammes, en reconnaissance de leur participation à cette marche organisée pour la récupération de notre Sahara. En fait, cette médaille symbolisait tous les souvenirs de sa participation à la Marche Verte. Il la gardait loin des mains. Personne ne la touchait à part lui. Et il la portait à chaque fois qu’il était invité à participer à une manifestation nationale. Et il devait la porter également ce vendredi 30 juillet. Seulement, il ne l’a pas trouvée. Il fouillait son armoire, ses sacs et ses valises. En vain. Il a demandé à sa femme si elle l’a vue quelque part à la maison. Mais, elle n’a rien vu. Le lendemain, vendredi 30 juillet, Mimoun a mis sa djellaba et ses babouches et il est sorti de chez lui tout en regrettant de ne pas avoir pu trouver sa médaille en bronze. Mimoun est arrivé au centre d’estivage Taghbalout où les manifestations devaient se dérouler. Il regardait la fantasia et les groupes de danse d’Ahidous quand il a remarqué une médaille de bronze de la Marche Verte au cou de son ami Abdeslam. Mimoun l’a fixée avec ses regards avant d’avancer vers Abdeslam qui applaudissait. «Rends-moi ma médaille…», lui a-t-il dit en criant.
Abdeslam lui répondait qu’elle lui appartient. Mimoun criait et prétendait qu’elle est à lui. Abdeslam jurait qu’elle lui appartient. Les gens sont intervenus. Mimoun ne voulait pas lâcher la médaille. Il a expliqué aux gens que : «Je la lui prêtais quand il voulait participer à une manifestation organisée à Rabat. Mais, il m’a dit, après son retour, qu’il l’avait perdue». Quant à Abdeslam, il jurait qu’il n’a jamais emprunté la médaille de Mimoun. Qui a raison ? Qui a tort ? Pour mettre fin à ce scandale surtout que chacun des deux protagonistes a insisté que la médaille lui appartient, les gens de bonne foi leur ont proposé de jurer en prêtant serment sur le Coran. Ils ont accepté la proposition.
Sur une table, le Coran a été posé. Abdeslam devait être le premier à prêter serment sur le Coran. Quand il a mis sa main sur le Livre Saint et a commencé à jurer que la médaille lui appartenait et non à Mimoun, celui-ci a rendu l’âme. C’était une crise cardiaque. Abdeslam a été arrêté et traduit devant la justice. Mais, il semble qu’il n’était pour rien surtout que la scène s’est déroulée devant tout le monde. Et il a été relâché.

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