0,4 donneurs par million d’habitants au Maroc!: Nos ministres font la promotion de don d’organes

Le constat est là et il est plus qu’alarmant. Alors qu’en Allemagne on s’engage d’arrache-pied pour atteindre le 7 millions de donneurs par an, au Maroc, on se limite à des douzaines et le taux des donneurs ne dépasserait pas le 0,4 par million d’habitants, soit quatre fois moins qu’en Tunisie et cent fois moins qu’en France! Ce sont des chiffres annoncés lors d’une journée de sensibilisation à l’importance du don d’organes organisée à la Faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca le 2 mai 2012. Ayant pris part à cette manifestation, le ministre de la justice et des libertés, Mustapha Ramid, s’alarme en déclarant que «ceci déshonore le Maroc, nous avons l’obligation de mener une grande campagne de sensibilisation auprès de la population. C’est toute une culture à instaurer chez nous». et d’ajouter que «les lois en la matière sont claires et elles ne sont aucunement en désaccord avec nos croyances». Il faut dire que tout a été fait pour faciliter l’accès à la greffe. Dans le cadre du RAMED, le CHU d’Ibn Rochd à Casablanca s’est engagé à effectuer 100 greffes de cornées, une trentaine de reins et 30 autres greffes de la moelle de façon gratuite pour ceux qui le nécessitent. Ceci dit, la transplantation d’organes et de tissus au Maroc reste minime quoiqu’on dispose des compétences requises pour effectuer ces opérations. C’est du moins ce qu’a annoncé Lhoussaine Louardi, ministre de la santé, qui a annoncé lors de cette journée d’étude que le nombre de greffes ne dépasse pas «256 greffes de reins, 2000 greffes de cornées et 175 greffes de moelles dont la grande majorité se fait à Casablanca». Il estime dans ce sens que tout doit être fait pour encourager le don d’organes. «Nous sommes à une étape où la compréhension est importante, en s’engageant à donner nos organes nous sauvons des vies et non une seule». Quant au ministre des habous et des affaires islamiques, Ahmed Toufiq, il n’a pas manqué d’annoncer que le Conseil supérieur des ouléma est «très ouvert à la question» et devrait s’impliquer davantage en accompagnant les médecins dans leur campagne de sensibilisation auprès de la population.